Lors d’une interview accordée mercredi 29 mai 2024 à la Radio France Internationale (RFI), le député national Augustin Matata Ponyo Mapon est revenu sur ses compétences et réalisations pendant la période où il était Premier ministre de la République démocratique du Congo.
À en croire Augustin Matata Ponyo, depuis que la République démocratique du Congo existe, il y a eu que deux chefs du gouvernement qui ont été à la hauteur de leur performance notamment lui et Patrice Emery Lumumba, malgré qu’il n’a pas eu le temps de travailler longtemps.
« Entre 2012 et 2016, quand j’étais Premier ministre mon leadership de qualité m’a permis de produire des institutions de qualité, qui ont permis d’avoir un taux de croissance moyen sur cinq ans de 7,7% contre une moyenne de 3,5% pour l’ensemble du continent africain. Bien sûr, le Premier ministre Patrice Lumumba, je crois que c’est un homme de valeur, malheureusement le Premier ministre Lumumba n’a pas eu le temps de travailler longtemps, il est mort, comme vous le savez, lors de l’accès de notre pays à l’indépendance. L’une des conditions d’un bon leadership, dites-vous, l’intégrité, le refus de toute corruption» a dit Augustin Matata Ponyo.
Répondant à la question sur son implication dans le détournement des fonds qui étaient destinés au fonctionnement du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, Augustin Matata a fait savoir que c’est une histoire montée par ses adversaires.
«Écoutez, un leader se crée des ennemis et des adversaires farouches. Tout le monde sait que ce projet était porteur d’espoir pour le peuple congolais. C’est un projet qui avait l’ambition de révolutionner le secteur agricole, de garantir, pendant dix ans, une certaine autosuffisance alimentaire. Nous avons lancé ce projet de parc agro-industriel dont le point d’inflexion, c’est-à-dire le point où le coût de production devait être égal aux ventes, c’est-à-dire que les recettes devaient être équivaloir aux coûts de production, c’était dans les cinq ans. Pour votre information, ce procès est plutôt politique. Pour avoir refusé d’intégrer l’Union sacrée, c’est-à-dire d’approcher la famille présidentielle, on m’a promis ce procès. Mais ce procès, c’est quand même un déni de la démocratie dans notre pays, un déni de la justice. Parce que la Constitution congolaise ne permet pas de poursuivre un ancien Premier ministre. Mais, malheureusement, la Constitution, qui est au-dessus de tout le monde, est violée systématiquement. Je n’ai jamais fui ! Cela fait trois ans que ce procès m’a été intenté pour avoir refusé d’intégrer l’Union sacrée. L’exil m’a été offert, j’ai refusé de m’exiler. Je serai dans mon pays et je demanderai que la Constitution soit respectée. J’espère que ces poursuites vont pouvoir s’arrêter parce que la raison principale, c’est que j’ai refusé d’intégrer l’Union sacrée. Le Président a été réélu, je crois que ce feuilleton de mauvais augure va pouvoir s’arrêter» a-t-il ajouté.
Signalons que, cette sortie médiatique du député national élu dans la province du Maniema est intervenue quelques heures après la publication du gouvernement Judith SUMINWA TULUKA.
HERVE KABWATILA