L’ancien Chef de l’Etat, Joseph Kabila et trois candidats à la présidentielle de 2023 ont exprimé, mercredi 30 avril, leur préoccupation face au contenu de la déclaration de Principes signé le 24 avril, par les gouvernements Congolais et Rwandais, sous les auspices de l’administration américaine.
D’emblée, ces figures politiques estiment que la déclaration conjointe RDC-AFC/M23 et la déclaration de Principes entre la RDC et le Rwanda représentent une avancée significative, mais ne constituent pas une base suffisante pour une solution définitive et durable de la crise.
Abordant le point relatif à l’intégration économique sous-régionale prônée dans cet accord, Joseph Kabila, Moïse Katumbi, Martin Fayulu et Delly Sessanga estiment que celui-ci doit s’opérer dans le respect, tant de la souveraineté de chaque pays sur ses richesses et ses ressources naturelles, que de la sauvegarde des intérêts économiques respectifs dans le développement et l’organisation des chaînes de valeurs et d’approvisionnement.
Dans cette dynamique, ces acteurs politiques de l’opposition exigent la publication des accords et arrangements pris afin d’informer dans la transparence, la population congolaise dans son ensemble.
Nonobstant, les signataires de cette déclaration se disent satisfaits de la réaffirmation, dans la déclaration de Principes de Washington, du respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de chaque État; du respect des frontières territoriales établies conformément à la Charte de l’ONU et de l’Union africaine, ainsi que de l’engagement, par les signataires, à la non-agression et la non-ingérence dans les affaires intérieures de l’autre partie.
En conséquence, ils ont appelé au retrait du territoire congolais, de toutes les forces étrangères, ainsi que des mercenaires, afin de créer des conditions optimales pour le règlement des différends qui opposent les Congolais par les Congolais eux-mêmes.
Appel à un dialogue intercongolais « inclusif »
Dans la même déclaration, les leaders du FCC, Lamuka/ECiDé, Ensemble pour la République et d’Envol ont réitéré leur détermination à œuvrer pour une solution durable à la crise, permettant de rétablir la cohésion nationale et la démocratie, de rendre son indépendance à la justice, et de mettre fin au calvaire de civils dans l’Est, ainsi que dans toutes les autres régions du pays.
A ce titre, ils exhortent les responsables des initiatives de l’UA, Doha et Washington à soutenir « le Pacte social pour la paix et le bien vivre ensemble », une démarche de la CENCO-ECC. Ces médiateurs ont été encouragés à œuvrer, dans un esprit de concertation et de synergie, à l’établissement des mécanismes efficaces de coordination entre elles, dans l’intérêt de la stabilité et la paix durables au Congo et dans la région des Grands Lacs.
« Nous proclamons en conséquence, qu’un dialogue interne est indispensable pour permettre aux Congolais d’identifier les causes profondes internes et externes de la crise et de lui trouver des solutions pérennes; et à cet effet, réaffirmons notre soutien à l’initiative conjointe CENCO-ECC, qui a le triple mérite d’être, à ce jour, la seule initiative portée par des congolais, privilégiant un dialogue ouvert à toutes parties prenantes congolaises sans exclusive, et soucieuse d’examiner la crise congolaise dans sa globalité, avec objectif: « la paix et le bien vivre ensemble », au Congo comme dans la sous-région », ont-ils déclaré.
« Nous sommes convaincues du fait, qu’aussi louables et bienvenues qu’elles soient, les initiatives des pays amis et des organisations régionales ou internationales ne peuvent remplacer la recherche, par nous congolais, des solutions à nos problèmes », ont-ils ajouté insistant sur le fait que toute solution qui ne prend pas en compte les causes profondes endogènes de la crise, que sont la violation intentionnelle de la Constitution, la poursuite de la gabegie financière, la mauvaise gouvernance, la violation systématique des droits humains, la restriction des libertés fondamentales et la consolidation de la dictature, par les tenants actuels du pouvoir ainsi que des causes exogènes telles que la violation des frontières, l’exploitation illicite des minerais de la RD Congo, ne peut qu’être « factice et éphémère ».
Mont Carmel Ndeo