Ce vendredi 2 mai 2025, une opération de démolition orchestrée par l’hôtel de ville a eu lieu au rond-point Terminus, situé sur l’avenue Kabambare. Les tracteurs municipaux ont rasé plusieurs infrastructures, dont des terrasses, une salle de réunion, des kiosques, ainsi qu’un bureau de quartier et un poste de police, tous érigés sur un collecteur des eaux.
Cette intervention fait suite à une série de plaintes concernant l’urbanisation sauvage qui sévit dans le quartier de Barumbu. Les autorités municipales ont justifié cette action par la nécessité de préserver les infrastructures publiques et d’assurer un bon drainage des eaux pluviales, souvent à l’origine d’inondations dans la capitale congolaise.
Les habitants du quartier, cependant, expriment leur mécontentement face à cette décision. « Ces structures étaient essentielles pour notre communauté. Elles offraient des services de proximité et un lieu de rencontre pour les habitants », a déclaré un résident, visiblement affecté par la démolition. D’autres ont également souligné l’absence de consultation préalable de la population avant la mise en œuvre de cette opération.
Les autorités locales, de leur côté, insistent sur le fait que ces constructions étaient illégales et qu’elles compromettaient la sécurité des riverains. « Nous ne pouvons pas permettre que des constructions non autorisées obstruent nos systèmes d’évacuation des eaux. C’est une question de santé publique », a affirmé un responsable de l’hôtel de ville présent sur les lieux.
Cette situation soulève des questions sur la gestion de l’urbanisation à Kinshasa, où la croissance démographique rapide et l’absence de planification urbaine adéquate entraînent des conflits entre développement urbain et respect des normes. Les experts appellent à une réflexion approfondie sur la nécessité d’un cadre légal et d’une meilleure concertation entre les autorités et les citoyens pour éviter de telles situations à l’avenir.
Alors que les débris des infrastructures démolies jonchent le sol, les habitants de Barumbu se retrouvent dans l’incertitude, espérant que des solutions durables seront mises en place pour améliorer leur cadre de vie sans sacrifier leurs besoins fondamentaux.
HERVÉ KABWATILA