La RDC et le Rwanda signent ce vendredi 27 juin, à Washington aux États Unis d’Amérique, un accord de paix en présence des autorités américaines.
Si pour le Président américain Donald Trump, la signature de cet accord est une avancée historique pour mettre fin aux atrocités commises depuis plus de trente ans dans l’Est du Congo, c’est pourtant son contenu qui suscite le doute.
Alors que Kinshasa s’appuie sur la résolution 2773 du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui contraint le Rwanda à retirer ses militaires déployés au Kivu pour appuyer les rebelles du M23, le ministre Rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe est vent débout.
Dans un message diffusé sur le réseau social X, le chef de la diplomatie rwandaise qui doit apposer sa signature pour le compte de son pays, insinue que cette demande du gouvernement congolais n’a pas été prise en compte lors des négociations.
« On ne trouve nulle part dans le projet d’accord de paix qui doit être signé, la mention: retrait immédiat des mesures défensives du Rwanda . En réalité, les termes « Forces de défense rwandaises », « troupes rwandaises » ou « retrait » n’apparaissent nulle part dans le document », à laconiquement déclaré, Olivier Nduhungirehe, ministre rwandais des Affaires étrangères.
Cette prise de parole corrobore les faits avancés par certains médias internationaux. Selon l’agence britannique Reuters, les négociateurs congolais ont abandonné leur demande de départ immédiat des troupes rwandaises de l’Est, ouvrant la voie à la signature ce vendredi d’un accord de paix négocié par les Etats-Unis.
Trois sources ont déclaré à Reuters que la nouvelle version de l’accord vise à obtenir le retrait des troupes rwandaises de l’est du Congo sur plusieurs mois, tandis que deux d’entre elles ont déclaré que le retrait serait conditionné aux opérations contre les FDLR.
En effet, Kigali considère les groupes armés basés au Congo comme une menace existentielle, en particulier les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), qui comprennent les restes de l’ancienne armée et des milices rwandaises qui ont mené le génocide.
Le programme du département d’État américain prévoit la signature dudit accord autour de 13 heures 30 locales à Washington, soit 18 heures 30 à Kinshasa, en présence du secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio.
En ce qui concerne l’accord dont il est question, Tina Salama porte-parole du Président Tshisekedi affirme que celui-ci est le même qui a été paraphé par les délégués de deux parties il y a une semaine.
Les points essentiels de cet accord historique, qui s’appuie sur la Déclaration de principes signée le 25 avril 2025 sont:
-L’accord comprend des dispositions sur le respect de l’intégrité territoriale et une interdiction des hostilités;
-Il prévoit le désengagement, le désarmement et l’intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques;
-Un mécanisme conjoint de coordination de la sécurité sera mis en place, intégrant le CONOPS du 31 octobre 2024;
-L’accord facilitera le retour des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur du pays, ainsi que l’accès humanitaire, tout en établissant un cadre d’intégration économique régional.
Mont Carmel Ndeo