A l’instar de l’ONU, l’organisation Human Rights Watch a alarmé sur les massacres en masse perpétrés dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu, par les rebelles du M23, un groupe armé essentiellement des tutsis.
Dans son monitoring sur la situation sécuritaire dans les zones affectées par le conflit armé, cette structure qui milite pour les droits de l’homme a documenté plus de 140 cas d’exécutions sommaires ciblant majoritairement les agriculteurs hutus. Ces massacres ont été commis dans les localités de Busesa, Kakoro, Kafuru, Kasave, Katanga, Katemba, Katwiguru, Kihito, Kiseguru, Kongo, Lubumbashi, Nyamilima, Nyabanira et Rubare aux alentours du parc national des Virunga.
Pour étayer son rapport, Human Rights Watch affirme avoir analysé des vidéos et des photographies pertinentes, consulté des médecins légistes et corroboré les témoignages à l’aide de cartes et d’images satellite.
« Ces massacres semblent faire partie d’une campagne militaire contre des groupes armés rivaux, en particulier les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé rwandais à majorité hutue, créé par des personnes ayant pris part au génocide de 1994 au Rwanda », estime HRW.
« Le fait que le M23 cible des civils hutus vivant à proximité des bastions des FDLR soulève de graves préoccupations de nettoyage ethnique dans le territoire de Rutshuru», ajoute la même structure.
Selon la même source qui cite les témoins d’attaques, les combattants du M23 leur ont ordonné d’enterrer immédiatement les corps dans les champs ou de les laisser sans sépulture. Les combattants du M23 ont également jeté des corps, y compris de femmes et d’enfants, dans la rivière Rutshuru.
Le 6 août dernier, le Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU a rapporté qu’au moins 319 civils ont été tués par le M23, soutenu par des membres de l’armée rwandaise, entre le 9 et le 21 juillet dans 4 villages de Rutshuru.
Mont Carmel NDEO