Les Etats Unis d’Amérique ont demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations Unies pour examiner les abus et les atrocités commis contre les civils par les rebelles de l’AFC-M23, dans les zones sous leur influence dans les provinces du Nord et Sud-Kivu. Cette annonce a été faite par le Bureau des affaires africaines du Département d’Etat américain.
Dans son communiqué, l’administration américaine qualifie « d’inacceptable » la violence orchestrée par ce groupe armé soutenu par le Rwanda selon de nombreux rapports internationaux notamment ceux du groupe d’experts sur la RDC mandatés par le Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies.
« Nous avons appelé à un briefing d’urgence du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la RDC pour discuter des horribles abus perpétrés contre les civils, y compris par M23, et nous continuerons de promouvoir la responsabilité pour s’assurer que ceux qui sapent la paix, la stabilité ou la sécurité subissent des conséquences », peut-on lire dans ce communiqué.
Les Etats Unis qui ont parrainé l’accord de paix signé entre la République démocratique du Congo et le Rwanda en juin dernier à Washington, ont exhorté toutes les parties impliquées au conflit à respecter le cessez-le-feu engagé dans la déclaration de principes signée à Doha entre le gouvernement congolais et la rébellion AFC-M23.
L’administration Trump souligne que les violations récurrentes des engagements menacent non seulement les progrès vers la paix, mais perpétuent la souffrance des civils qui ont enduré des décennies de conflit.
Cette initiative intervient au lendemain de la publication d’un rapport accablant de l’ONG Human Rights Watch sur les massacres perpétrés par les rebelles du M23 et l’armée Rwandaise (RDF) dans 14 localités du territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu.
Selon le résultat de l’enquête de cette structure, les rebelles ont massacré plus de 140 civils en juillet dernier près du parc national de Virunga.
La plupart des victimes sont des agriculteurs membres de la communauté hutue. Les survivants ont été forcés d’enterrer immédiatement les corps, tandis que les rebelles ont jeté d’autres dans la rivière Rutshuru, rapporte cette ONG.
« Ces massacres semblent faire partie d’une campagne militaire contre des groupes armés rivaux, en particulier les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé rwandais à majorité hutue, créé par des personnes ayant pris part au génocide de 1994 au Rwanda », estime HRW soulignant que le fait que le M23 cible des civils hutus vivant à proximité des bastions des FDLR soulève de graves préoccupations sur un vaste plan de nettoyage ethnique dans le territoire de Rutshuru.
Dans l’est de la RDC, au moins 400 civils ont été sommairement exécutés par les rebelles depuis la signature de la déclaration de principes en juillet 2025.
Au Nord-Kivu, le Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU a rapporté qu’au moins 319 civils ont été tués par le M23, soutenu par des membres de l’armée rwandaise, entre le 9 et le 21 juillet à Rutshuru.
Par ailleurs, le tandem M23-RDF ont signé une série d’assassinats de masse dans le territoire de Kalehe.
Au village de Nyabarongo dans la chefferie de Buhavu, les rebelles ont exécuté sommairement plus de 80 civils en date du 04 aout dernier.
Ces massacres perpétrés par le M23, soutenu par le Rwanda, mettent en lumière les écarts entre la rhétorique sur la scène internationale et la réalité pour les civils dans l’est de la RD Congo.
Mont Carmel NDEO