Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a publié un rapport, dont une copie a été consultée par la rédaction de Foxtime.cd ce vendredi 05 septembre 20255. Selon ce document, une nouvelle vague de violences armées survenue depuis avril 2025 dans le territoire de Bagata , province du Kwilu a provoqué le déplacement de plus de 118 000 personnes.
Cette crise humanitaire majeure aggrave une situation déjà fragile dans cette région, où les populations civiles subissent les conséquences directes des affrontements entre groupes armés. L’OCHA souligne l’urgence d’une intervention humanitaire renforcée pour répondre aux besoins essentiels des déplacés, notamment en matière d’abris, de nourriture, d’eau potable et de soins médicaux.
Les autorités locales et les partenaires internationaux sont appelés à coordonner leurs efforts afin de stabiliser la zone et d’assurer la protection des populations vulnérables. Ce rapport met en lumière la nécessité d’une réponse rapide et efficace pour éviter une aggravation de la crise humanitaire dans le territoire de Bagata.
Depuis avril 2025, les violences armées se sont intensifiées dans le territoire de Bagata, provoquant un déplacement massif de populations. Plus de 118 000 personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers, souvent vers des zones déjà fragiles, ce qui accroît la pression sur les ressources locales. L’OCHA rappelle que la coordination des secours est essentielle pour éviter les doublons et garantir une aide efficace et équitable.
FAITS MAJEURS
Plus de 118 000 personnes se sont déplacées depuis avril 2025 dans la province du Kwilu. Aucune assistance n’a encore atteint les personnes nouvellement déplacées en raison de contraintes de financement et d’accès.
CHIFFRES CLÉS
- 101 758 Personnes déplacées internes jusqu’en juillet 2024 (Source : CMP Kwilu, août 2024)
- 118 961 Personnes déplacées depuis avril 2025 (Source : ERM avril-août 2025)
- 1,25 millions de Personnes en insécurité alimentaire, IPC3+ (Source : Analyse IPC de l’insécurité alimentaire aiguë juillet 2024-juin 2025).
APERÇU DE LA SITUATION
Depuis avril 2025, la province du Kwilu fait face à une résurgence de la violence armée, particulièrement concentrée dans le secteur de Wamba-Fatundu (territoire de Bagata), après plus de trois mois d’accalmie.
Des attaques répétées, attribuées à des éléments armés, ciblent des localités situées le long de la rivière Kwango, qui marque la frontière avec le territoire de Kwamouth (Maï-Ndombe). Des localités telles que Fadiaka, Fambembe, Fankamba, Kalakitini, et Kisia ont été le théâtre d’exactions ayant entraîné la mort d’une dizaine de civils, l’incendie de centaines d’habitations et le pillage systématique de biens, selon des partenaires locaux.
La crise est aggravée par une série d’incidents de protection incluant des enlèvements, des extorsions et l’imposition de taxes illégales par des éléments armés. Ces violences continues provoquent des déplacements massifs de population et sapent les mécanismes de résilience des communautés. La faible présence humanitaire et les contraintes d’accès physique ne permettent pas une documentation exhaustive des violations des droits humains et des incidents de protection.
Le rapport souligne la nécessité d’un soutien accru des donateurs internationaux pour financer les opérations d’aide d’urgence. L’OCHA insiste sur la protection du personnel humanitaire, qui opère dans des conditions de plus en plus dangereuses, et appelle à la fin de l’impunité dans les zones de conflit. Une collaboration renforcée entre les autorités nationales, les agences onusiennes et les ONG est indispensable pour répondre aux besoins croissants.
La situation à Bagata illustre les défis humanitaires mondiaux, où conflits armés, déplacements massifs et crises climatiques se conjuguent pour aggraver la vulnérabilité des populations. L’OCHA recommande une mobilisation rapide des ressources et une attention particulière à la sécurité des civils et des travailleurs humanitaires. Un suivi régulier de la situation est prévu pour adapter la réponse humanitaire en fonction de l’évolution du contexte sécuritaire et des besoins sur le terrain.
HERVÉ KABWATILA