Lors d’un déjeuner de presse organisé en marge de la 80e Assemblée générale des Nations unies de l’ONU, le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi Tshilombo, a abordé la situation sécuritaire précaire de son pays et réaffirmé son attachement à son allié politique, Vital Kamerhe, récemment démissionnaire de la présidence de l’Assemblée nationale. « Je continue à considérer Vital Kamerhe comme un allié, comme un frère », a déclaré le chef de l’État congolais depuis New York.
Parallèlement, le président a commenté la démission surprise de Vital Kamerhe de son poste de président de l’Assemblée nationale, survenue il y a quelques semaines. Kamerhe, figure clé de la coalition au pouvoir et ancien vice-président, avait justifié son départ par des motifs personnels et une volonté de se recentrer sur ses responsabilités partisanes au sein de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Cette décision avait suscité des spéculations sur d’éventuelles tensions au sein du camp présidentiel, à un an des élections législatives et présidentielles prévues en 2028.
Félix Tshisekedi a balayé ces rumeurs d’un revers de main, qualifiant Kamerhe de « frère » et d’allié fidèle. « Notre union politique reste intacte. Vital a toujours été un pilier de notre gouvernement, et cela ne changera pas », a-t-il affirmé, soulignant que cette démission n’affecte en rien la stabilité de l’exécutif. Cette déclaration vise sans doute à apaiser les inquiétudes internes et à projeter une image d’unité au moment où la RDC cherche à consolider ses alliances internationales.
« Comme vous aussi, aujourd’hui, la démission du président de l’Assemblée nationale. Ce que je tiens à vous dire, c’est qu’il y a quelques jours, moi, j’avais reçu, dans le cadre d’une réunion inter institutionnelle, tous les chefs de corps de nos institutions. Et il y avait là le président de l’Assemblée nationale, le président du Sénat, la première ministre et le président du conseil supérieur de la magistrature. » A déclaré le président Félix Tshisekedi Tshilombo devant la presse.
Et d’ajouter :
« Le mot d’ordre était que la rentrée se fasse dans la sérénité, le calme qu’il soit. Et quand vous avez vu les discours de rentrée, ils ont été justement dans ce sens-là. Après, il y a un fonctionnement d’une cuisine interne à chaque institution. Et les choses s’orientent selon ce que ces institutions sont en train de faire. Moi, je suis le garant de la stabilité de ces institutions, mais ça ne me donne pas le droit d’aller me mixer dans ce qui se passe dans ces institutions. Ils ont décidé de défier leur président de leur cuisine interne. Mon rôle à moi est de voir que les droits de tout le monde sont respectés et que l’institution elle-même s’est stabilisée et sauvegardée. C’est ce qui m’importe. Quant à savoir quelles seront les relations, votre question était de savoir si nous sommes toujours alliés, partenaires, bien sûr. » A-t-il dit
Poursuivant son speech, le chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo laisse entendre qu’il n’était pas à la base de la démission de son allié politique Vital Kamerhe d’autant plus qu’avant la rentrée parlementaire il avait souhaité le calme dans toutes les institutions du pays.
« En tout cas, sauf si… Non, mais je ne vois pas pourquoi. Je ne suis pas à la base justement de sa démission, ni de ses problèmes. Je ne vois pas pourquoi il va vouloir me tourner le dos. Je discute pour rien. Donc, je continue à me considérer comme un allié, comme un frère, jusqu’à autrement. Ce n’est pas à moi de le dire. » A éclairé la presse au sujet de Vital Kamerhe.
Félix Tshisekedi, qui participe activement aux travaux de l’ONU cette semaine, a profité de cette rencontre informelle avec la presse internationale pour revenir sur les défis sécuritaires qui minent la RDC, particulièrement à l’est du pays. Confrontée à une recrudescence des violences qui impliquent des groupes armés comme le M23, soutenu selon Kinshasa par des forces extérieures, la RDC fait face à une crise humanitaire majeure.
Des millions de déplacés internes et des affrontements quasi quotidiens ont marqué l’actualité ces derniers mois, avec des appels répétés à une intervention accrue de la communauté internationale.
Sans entrer dans les détails opérationnels, Tshisekedi a insisté sur la nécessité d’une mobilisation diplomatique renforcée lors de cette session onusienne. « La sécurité de la RDC est une priorité absolue, et nous comptons sur nos partenaires pour condamner les ingérences et soutenir nos efforts de paix », a-t-il souligné, évoquant implicitement les tensions avec les pays voisins, notamment le Rwanda.
HERVÉ KABWATILA