Lors de son homélie à l’occasion de la Journée nationale de la Justice et de la Paix, organisée par la Commission de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), le cardinal Fridolin Ambongo a dénoncé l’injustice sociale et l’égoïsme des dirigeants en République démocratique du Congo.
Sous le thème « Agissons maintenant pour l’avènement d’un monde pacifique », l’archevêque métropolitain de Kinshasa a exprimé son indignation face à l’attitude des députés nationaux, plus soucieux de leurs intérêts personnels que du bien-être du peuple qu’ils représentent.
« Combien de pauvres sont sacrifiés sur l’autel des ambitions politiques ou économiques des puissants ? Combien d’orphelins, de déplacés et de familles sont brisés et écrasés par la guerre, dont la cause principale est essentiellement économique ? Acheter les faibles pour un peu d’argent est une pratique toujours d’actualité. Même parmi ceux qui sont censés représenter le peuple et qui prétendent parler en son nom, beaucoup se demandent chaque mois quand aura lieu la rentrée institutionnelle pour augmenter nos salaires, négocier de nouveaux véhicules et avantages, et truquer le jeu afin de se maintenir au pouvoir », a-t-il déclaré, dénonçant l’abandon et l’anéantissement total du peuple.
Le prélat catholique a également souligné la nécessité d’une justice équitable pour établir une paix durable en RDC.
« La justice et la paix, avant d’être le fruit de l’action politique, sont avant tout des dons de Dieu. Il n’y aura jamais de justice dans notre pays ni autour de nous, si celle-ci n’est pas d’abord présente dans nos cœurs. Voilà pourquoi la paix et la dignité humaine constituent des finalités intrinsèques de l’exercice du pouvoir. Aucun exercice du pouvoir ne peut porter de fruits profitables à l’ensemble de la communauté si, dans les cœurs de nos dirigeants, il n’y a pas de souci pour la paix, la justice et la dignité de chaque être humain », a martelé le cardinal Ambongo.
Le speech du numéro de l’église catholique romaine en RDC coïncide avec la situation actuelle à l’Assemblée nationale marquée par la démission du président Vital Kamerhe et celle de la rapporteur adjoint, Inamizi Munongo.
Plusieurs acteurs politiques ont assisté à cette messe, notamment les opposants Martin Fayulu (ECiDé) et Aubin Minaku (PPRD).
Mont Carmel NDEO