A l’Assemblée générale de l’ONU, Félix Tshisekedi a déploré le fossé entre le discours triomphant prononcé par son homologue américain, Donald Trump, sur la situation sécuritaire dans l’est de la RDC.
Dans son allocution, le Président Trump s’est vanté d’avoir mis fin à sept guerres, y compris celle qui ravage la partie orientale du Congo depuis près de trois décennies en un temps record.
Ces décennies de conflits armés alimentés par des groupes armés locaux et des armées étrangères comme l’armée rwandaise, a déjà fait au moins 7 millions de morts.
« Au cours des 7 derniers mois, j’ai mis un terme à 7 guerres. Personne ne pensait que c’était possible. On m’a dit que c’était impossible. Certaines de ces guerres, deux de ces guerres duraient depuis trois décennies. Vous vous rendez compte ? Vingt-sept ans pour l’une de ces guerres, trente-sept ans pour l’autre guerre. J’ai mis un terme à sept guerres, et dans tous les cas, ce sont des guerres sanglantes qui tuaient des milliers et des milliers de personnes, notamment le Cambodge, la Thaïlande, le Kosovo et la Serbie, le Congo et le Rwanda. C’était une guerre, mais extrêmement violente. Le Pakistan et l’Inde, Israël et l’Iran, l’Égypte et l’Éthiopie, et l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Tous ces pays étaient concernés », a déclaré le Président américain.
« Aucun Président, aucun Premier ministre et à l’inverse, aucun pays au monde n’avait jamais fait une chose pareille. Et je l’ai fait en l’espace de sept mois seulement. C’est du jamais vu. Et le fait est que, hélas, dans le cas de toutes ces guerres, les Nations unies n’ont même pas essayé d’aider à résoudre ces conflits », a-t-il ajouté.
Mais, le Chef de l’Etat congolais ne voit la situation de son pays sous le même angle. Reconnaissant l’implication de l’administration américaine dans la résolution du conflit, le Président Tshisekedi a souligné l’écart entre la diplomatie, les discours et la réalité sur les lignes de front.
« L’Accord de paix signé en juin n’a pas fait taire les armes dans l’Est », a déclaré le Chef de l’Etat.
Face à cet écart, il a appelé l’application stricte de l’accord de paix signé entre Kinshasa et Kigali le 27 juin dernier à Washington et de la résolution 2773 du Conseil de Sécurité de l’ONU adoptée en février.
« Le retrait des troupes rwandaises, la fin de leur appui au M23 et le retour de l’autorité de l’état congolais sur toutes les zones occupées constituent des conditions non négociables pour une paix véritable…Je demande aux Nations Unies de veiller à la stricte application de cet accord, désormais indissociable de la mise en œuvre de la résolution susmentionnée », a-t-il argué tout en mettant en avant des preuves d’un génocide en RDC où l’armée rwandaise et le M23-AFC massacrent des populations malgré le vote d’une résolution du Conseil de sécurité.
« Tant que ces décisions ne seront pas exécutées, le sang des innocents continuera de couler », a-t-il martelé.
Mont Carmel NDEO