La Haute Cour militaire de Kinshasa rendra son verdict mardi 30 septembre 2025 dans le procès opposant le parquet général, la République démocratique du Congo (RDC), ainsi que les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu à l’ancien président Joseph Kabila. Cette information figure dans l’extrait de rôle de la juridiction, consulté lundi 29 septembre 2025 par la rédaction de Foxtime.cd.
Le sénateur à vie, âgé de 53 ans, est poursuivi pour une série de chefs d’accusation graves, incluant la participation à un mouvement insurrectionnel, des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité, l’homicide intentionnel par balles, la trahison, l’apologie de crimes, le viol, la torture et l’occupation à force ouverte de la ville de Goma. Ces charges, retenues par les juges en mars dernier, portent sur des événements survenus principalement entre 2016 et 2023, dans un contexte de tensions sécuritaires et politiques en RDC orientale.
Un procès sous haute tension
Ouvert le 15 janvier 2024, ce procès marque un tournant dans l’histoire judiciaire de la RDC. Joseph Kabila, qui a dirigé le pays de 2001 à 2019, avait été placé en résidence surveillée à sa résidence de Kingakati, près de Kinshasa, avant d’être transféré à la prison de haute sécurité de Ndolo en attendant son jugement. Les accusations émanent d’une plainte conjointe déposée par le parquet général et les autorités provinciales, qui imputent à l’ancien chef d’État une implication présumée dans des opérations armées ayant déstabilisé les provinces de l’Est, notamment lors de l’occupation de Goma par des groupes rebelles en 2022.
Contexte et enjeux
Ce procès s’inscrit dans un climat politique tendu en RDC, où les tensions entre le régime en place et les opposants persistent depuis la transition de pouvoir en 2019. Les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, zones d’affrontements récurrents avec des groupes armés comme le M23, accusent Kabila d’avoir soutenu des mouvements insurrectionnels pour déstabiliser le gouvernement de Félix Tshisekedi.
La Haute Cour militaire, présidée par le général-major Jean-Paul Dietrich, a examiné plus de 200 témoignages et des milliers de pages de documents au cours de 18 mois d’audience.Les débats ont été marqués par des incidents, dont une grève des avocats de la défense en juin 2024, invoquant des menaces contre leurs clients.
HERVÉ KABWATILA