Dans la commune de Barumbu et ses environs, les avenues Kabambare et Bokasa sont devenues des zones de chaos quotidien pour les usagers de la route. L’état avancé de délabrement de ces artères principales, marqué par des flaques d’eau stagnantes, de la boue et des amas de déchets, complique sérieusement la circulation des véhicules et des piétons. Une situation observée ce lundi par la rédaction de Foxtime.cd, qui met en exergue les conséquences sur la mobilité et l’économie locale.
L’avenue Kabambare, reliant des quartiers stratégiques comme Huilerie au quartier Beau Marché dans la commune de Barumbu, est quasi impraticable depuis plusieurs années. Des caniveaux obstrués et des flaques d’eau persistantes transforment la chaussée en un bourbier glissant, forçant les taxis et les motos-taxis à slalomer pour éviter les pièges. « Les eaux stagnantes rendent le passage dangereux, surtout pour les deux-roues qui risquent de déraper ou d’endommager leurs moteurs », explique un chauffeur de taxi collectif interrogé sur place.
Face à ces obstacles, de nombreux conducteurs optent pour des itinéraires alternatifs, ce qui allonge les trajets et fait flamber les tarifs des transports. Un riverain, qui préfère rester anonyme, témoigne : « Un trajet qui coûtait habituellement 2 000 FC se négocie aujourd’hui entre 3 000 et 5 000 FC. Les chauffeurs refusent de risquer leurs motos-taxis dans ces eaux boueuses, et on ne peut pas les blâmer. » Cette hausse des prix pèse particulièrement sur les habitants modestes, qui dépendent de ces lignes pour leurs déplacements quotidiens vers les marchés et les centres d’emploi.
Non loin de là, l’avenue Bokasa, située en plein cœur du grand marché Zando un des poumons commerciaux de Barumbu, présente un tableau tout aussi sombre. Une vaste flaque d’eau recouvre une bonne partie de la chaussée, obligeant camions de marchandises, voitures particulières et motos à patauger dans la boue. Les commerçants et les transporteurs, essentiels à l’animation du marché, sont les premiers touchés. « Chaque fois que ma moto traverse cette eau, je crains une panne mécanique. Mais cette route est vitale pour moi : je prends les clients à Limete pour les ramener à Zando. Je suis obligé de passer par ici, malgré les risques », confie un motard qui opère sur cette ligne depuis cinq ans.
Il faut noter que, ces dégradations ne sont pas nouvelles dans la capitale congolaise, où les pluies saisonnières exacerbent les problèmes d’infrastructures mal entretenues. Selon des sources locales, les avenues Kabambare et Bokasa n’ont pas bénéficié de travaux de réhabilitation majeurs depuis des années, malgré les promesses répétées des autorités communales et provinciales.
HERVÉ KABWATILA