Le Royaume de Belgique a exprimé son opposition à la peine capitale prononcée à l’encontre de l’ancien président de la RDC, Joseph Kabila, reconnu coupable des crimes de guerre et de haute trahison par la justice militaire.
Le ministre des Affaires étrangères belge, Maxime Prévot a remis en cause la qualité de la procédure et le déroulement du procès devant la Haut Cour militaire.
Alors que le pays fait face à une crise multidimensionnelle avec l’aggravation de la situation sécuritaire déjà délétère dans l’Est du pays, Prévot a réaffirmé la position de son pays en faveur d’un dialogue intercongolais.
« Je reste aussi persuadé que ces efforts extérieurs de médiation doivent être complétés par un processus national qui puisse traiter, entre Congolais et Congolaises, des enjeux de gouvernance et de réforme qui les concernent directement. Ce serait une manière d’apaiser la scène intérieure et de renforcer la cohésion nationale dans une période où le pays fait face à des menaces internes et externes », a déclaré le chef de la diplomatie Belge.
Dans cette perspective, la Belgique dit entretenir des contacts avec l’opposition républicaine en vue d’un dialogue inclusif pour désamorcer la crise actuelle.
« Je l’ai à nouveau répété au président Tshisekedi tout en lui demandant de considérer des mesures qui permettraient de décrisper l’atmosphère vis-à-vis de l’opposition républicaine, à l’égard de laquelle je continue d’entretenir des contacts pour essayer de favoriser ce dialogue national », a-t-il ajouté.
Nonobstant l’initiative portée par les confessions religieuses, Maxime Prévot déplore le manque de volonté politique pour la tenue de ce dialogue ainsi que des décisions judiciaires qui pourraient menacer la cohésion nationale. C’est le cas notamment de la condamnation de l’ex-Chef de l’Etat.
« Lorsque je vois le manque d’avancée sur le dialogue national porté par les églises ou le résultat du procès contre l’ex-président Kabila, qui a été condamné à mort à la suite d’un procès dont on peut s’interroger sur la qualité de la procédure, c’est un message que je devrais certainement rappeler. Par ailleurs, j’insisterai à nouveau sur le fait que la Belgique, à de longues dates, eut pour habitude de dénoncer la peine de mort et d’œuvrer sur la scène diplomatique internationale pour que la peine de mort ne soit plus jamais prononcée à l’égard de quiconque », a martelé le ministre des Affaires étrangères de la Belgique.
Le verdict de la Haute Cour militaire condamnant Joseph Kabila à la peine de mort est vivement critiqué. Récemment, l’ONG internationale Human Rights Watch « HRW) a dénoncé une « vendetta » visant à écarter un acteur majeur de la scène politique.
Mont Carmel NDEO