Le député national, élu de la circonscription électorale de Kasenga dans la province du Haut-Katanga, Cola Ngoy a saisi l’Assemblée nationale par la voie d’une motion d’information concernant une crise environnementale et sanitaire qui frappe la commune Annexe de Lubumbashi.
D’emblée, l’élu révèle que les quartiers de Kasapa, Kamatete et Kamisepe, peuplés de plus de 200 000 habitants, sont victimes d’un drame causé par les activités de l’entreprise Congo Dongfang Mining (CDM), une filiale du groupe chinois Huayou Cobalt.

Selon lui, depuis plusieurs années, les communautés locales et les organisations de la société civile dénoncent des niveaux de pollution inquiétants affectant l’eau, le sol et l’air, causés par le rejet incontrôlé de déchets acides et de fumées toxiques provenant des installations de cette entreprise.
« Les conséquences sur la santé publique sont dramatiques : toux chroniques, infections respiratoires, maladies de peau, malformations néonatales, destruction des cultures maraîchères et disparition d’espèces aquatiques », a-t-il indiqué.
Pour étayer ces allégations, le député national a évoqué un rapport d’AFREWATCH, publié en février 2022, établissant que les concentrations de métaux lourds tels que le cuivre, le plomb, le zinc, le nickel et le mercure dépassent largement les normes internationales.
En date du 4 novembre récent, la rupture d’un bassin de rétention d’eaux polluées a entraîné un déversement massif d’effluents toxiques dans les zones habitées.

Suite à cet incident, la Mairie de Lubumbashi a mis en garde la population contre les risques d’exposition directe à ces eaux contaminées. Les conséquences immédiates se sont manifestées par des inondations acides, des irritations cutanées parmi les habitants et même la mort d’animaux domestiques.
De plus, l’élu a alerté sur la fermeture des écoles comme le Complexe scolaire Seya Pierre en raison de la pollution de l’eau tandis que les marchés locaux de Kasapa et Kamatete ont subi des pertes considérables, avec des étals détruits et des denrées alimentaires contaminées.
Pour ce député national, Cola Ngoy, cet événement n’est pas un accident isolé, mais plutôt le reflet d’une négligence systémique dans la gestion des déchets industriels de CDM. Il a appelé à une action immédiate de l’Assemblée nationale.
Dans cette perspective, il a recommandé la création d’une mission parlementaire mixte d’urgence, incluant des experts en environnement et en santé publique, ainsi que la suspension temporaire des activités de CDM pour permettre un audit technique et sanitaire indépendant.
Il a également insisté sur la nécessité d’un plan de dépollution et de suivi médical pour les populations affectées, tout en appelant au renforcement du contrôle parlementaire sur les entreprises minières opérant dans des zones densément peuplées.
« Ce qui s’est produit à Kasapa, Kamatete et Kamisepe le 4 novembre 2025 n’est pas un accident isolé ; c’est le symptôme d’un système défaillant où la rentabilité industrielle a pris le pas sur la vie humaine. Nous ne pouvons pas, en tant que représentants du peuple, demeurer silencieux pendant que des familles congolaises respirent un air vicié, boivent une eau contaminée et voient leurs enfants tomber malades à cause de l’irresponsabilité d’une entreprise », a martelé le défenseur de Kasenga.
Reconnu pour sa proximité avec la population et ses actions sur le terrain, le député Ngoy a insisté sur la nécessité de restaurer la confiance du peuple envers ses institutions et de garantir que le développement économique ne se fasse pas au détriment de la santé publique et de l’environnement.
Au regard de l’urgence, l’élu a plaidé pour que cette motion soit inscrite à l’ordre du jour et qu’une mission mixte soit déployée sur le terrain pour évaluer la situation et proposer des mesures concrètes.
Mont Carmel NDEO






























































