Le ministre de la Communication et Médias et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, était l’invité de Radio France Internationale (RFI) ce mercredi 12 novembre 2025 à Paris. Interrogé sur l’évolution du processus de paix entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, il a livré une série de précisions sur les récentes avancées diplomatiques, notamment après la signature d’un accord de coopération économique à Washington.
Un accord sous conditions
« Nous avons paraphé cet accord parce qu’il y a eu un progrès », a déclaré Patrick Muyaya, avant de préciser qu’une section additionnelle a été introduite dans le texte pour lier la mise en œuvre du cadre d’intégration économique régionale à l’exécution du CONOPS, le plan opérationnel signé le 27 juin dernier.
Ce document prévoit deux engagements majeurs : d’une part, le traitement par Kinshasa de la question des FDLR, rebelles hutu-rwandais présents sur le territoire congolais ; d’autre part, le retrait progressif des troupes rwandaises et de leurs matériels militaires du sol congolais.
« Nous faisons notre part, et le Rwanda doit faire la sienne », a insisté le ministre.
Désarmement et surveillance du cessez-le-feu
Évoquant la campagne de désarmement des FDLR, Muyaya a indiqué que des experts militaires ont déjà été déployés pour cartographier les positions et entamer le dialogue avec les combattants. Si la résistance persiste, le gouvernement prévoit de passer à la phase suivante, comme stipulé dans le CONOPS.
Sur la surveillance du cessez-le-feu avec le M23, le ministre a annoncé la tenue imminente de la première réunion du mécanisme de suivi, en collaboration avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour la gestion des prisonniers. « Le fait même que nous ayons convenu de ces mécanismes est la preuve que nous avançons », a-t-il déclaré.
Diplomatie, justice et aide humanitaire
Abordant la récente condamnation à mort de l’ancien président Joseph Kabila, Patrick Muyaya a appelé à distinguer les affaires judiciaires internes du processus diplomatique en cours.
Il a par ailleurs salué les résultats de la conférence humanitaire de Paris, qui a permis de mobiliser 1,6 milliard de dollars sur les 2,2 milliards nécessaires pour répondre à la crise humanitaire dans l’est du pays. Il a confirmé qu’une réouverture partielle de l’aéroport de Goma, à des fins strictement humanitaires, sera autorisée sous dérogation spéciale.
Une rencontre Tshisekedi-Kagame encore conditionnée
Interrogé sur un éventuel sommet entre les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame à Washington, le ministre a été clair :
« Le président de la République ne se rendra pas à Washington avant le début effectif du retrait des troupes rwandaises. C’est la condition principale. »
Selon lui, cette exigence a été intégrée dans la dynamique diplomatique actuelle, soutenue par les États-Unis. Muyaya a salué la médiation américaine et la pression croissante exercée sur Kigali, notant que l’envoyé spécial du président Donald Trump, le Dr Boulos, est « activement engagé » pour faire aboutir le processus de paix.
La vision du président Tshisekedi
En conclusion, Patrick Muyaya a rappelé la vision du président Félix Tshisekedi, axée sur la paix, la coopération régionale et la prospérité partagée.
« Nous n’avons pas de problème avec le peuple rwandais. Notre objectif, c’est la stabilité, la paix durable et le développement économique pour nos populations », a-t-il affirmé.
Henry MLND






























































