La ville de Butembo a été le théâtre d’une forte mobilisation ce vendredi 14 novembre. Des centaines d’étudiants, rejoints par des militants des mouvements citoyens, sont descendus dans la rue pour dénoncer la mort de Rosette, étudiante à l’Institut supérieur de Techniques médicales (ISTM), tuée par balles lors d’affrontements impliquant des éléments Wazalendo dans le quartier MTB-Musimba.
La marche a été initiée par la Représentation des étudiants du Congo (REC/Butembo), profondément choquée par ce décès qui vient raviver un climat de tension entre la population et certaines factions armées opérant dans la région.
Une procession pacifique mais chargée d’émotion
Les manifestants ont pris le départ au rond-point Njiapanda. Ils ont traversé les boulevards Monseigneur Kataliko et Joseph Kabila, scandant des chants dénonçant les abus récurrents attribués aux groupes Wazalendo. Le cortège a finalement convergé vers la Mairie de Butembo, où un mémorandum a été déposé.
Pour les étudiants, cette marche n’était pas seulement un hommage à Rosette, mais un cri d’alarme contre ce qu’ils qualifient de « dérives et abus » commis par certains hommes armés se réclamant des Wazalendo.
Des exigences claires adressées aux autorités
Dans leur mémorandum, les étudiants de l’ISTM et les habitants de Musimba formulent plusieurs revendications urgentes :
La délocalisation immédiate des camps des factions Wazalendo proches des zones habitées ;
La justice pour toutes les victimes d’exactions documentées depuis un an ;
L’interdiction de circuler en uniforme ou en armes pour les membres de ces groupes, à l’exception des interventions clairement encadrées ;
La fin des violences, rappelant que ces combattants « sont aussi des fils du milieu et ne doivent en aucun cas se permettre d’ôter la vie ».
Un appel à la responsabilité des autorités
Face à une population exaspérée par les abus répétés, les manifestants en appellent directement au gouvernement provincial du Nord-Kivu. Ils exigent la mise en place de mesures strictes pour empêcher de nouveaux drames et rétablir la confiance entre civils et acteurs armés censés contribuer à la sécurité locale.
La mort de Rosette, désormais symbole d’un ras-le-bol généralisé, risque de relancer le débat sur la gestion et l’encadrement des groupes d’autodéfense dans la région.
Henry MLND































































