En République Démocratique du Congo, les révélations accablantes autour de la gestion des fonds versés par l’Ouganda en réparation de ses activités illicites dans la ville de Kisangani, province de la Tshopo, continuent de susciter l’émoi.
Pour faire la lumière sur cette situation, le ministre de la Justice, Guillaume Ngefa a présenté le 17 novembre, à la Commission Économie et Finances du Sénat, les conclusions de sa mission d’inspection effectuée à Kisangani, où le Fonds spécial de réparation et d’indemnisation des victimes des activités illicites de l’Ouganda en RDC (FRIVAO) opère.
Lors de cette séance de travail, le ministre Ngefa a évoqué une gestion « défaillante et injuste » des fonds.
« Cette gestion a suscité de profondes frustrations au sein de la communauté de la Province Orientale et, plus encore, chez les victimes », a déclaré Guillaume Ngefa.
Face à cette gestion chaotique, ce membre du gouvernement a affirmé que la gestion de FRIVAO sera axée sur « la transparence, la crédibilité, la traçabilité », afin d’assurer une administration « rigoureuse et équitable, excluant toute partialité et mécontentement ».
« Je déposerai dans les 48 heures un rapport détaillé auprès de la Commission, conformément à son règlement intérieur », a-t-il annoncé.
Dans son arrêt du 9 février 2022, la Cour internationale de Justice a condamné l’Ouganda à verser 325 millions de dollars américains de réparations suite à ses activités belliqueuses à Kisangani.
Sur ce montant total, 225 millions de dollars étaient destinés à financer la réparation des dommages causés aux personnes, comprenant les pertes en vies humaines, les viols, le recrutement d’enfants soldats et les déplacements de civils ; 40 millions de dollars pour les dommages causés aux biens, et 60 millions de dollars pour les dommages afférents aux ressources naturelles.
Cependant, selon une enquête menée par le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL), sur la somme de 105 millions de dollars mise à la disposition du FRIVAO pour indemniser les victimes, seuls 2,08 millions de dollars, soit 1,98 % de ce montant, ont été versés aux victimes.
Le CREFDL a pointé plusieurs irrégularités dans la gestion de ces fonds, notamment le fait qu’aucune loi de finances ne retrace l’encaissement des montants dans les comptes de l’État et que FRIVAO n’apparaît pas dans les documents budgétaires officiels.
Mont Carmel NDEO































































