Les accords stratégiques signés entre la République démocratique du Congo (RDC) et les États-Unis, initialement qualifiés de « deal minier » sous l’administration Trump, continuent de diviser les acteurs politiques et religieux congolais. Alors que l’archevêque de Lubumbashi, Mgr Fulgence Muteba Mugalu, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), dénonce un « bradage » des ressources naturelles au profit d’un régime en difficulté, le secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS/Tshisekedi), Augustin Kabuya, réplique en accusant l’Église de « victimisation » et de sabotage du Pacte Social.
Face à ces critiques, Augustin Kabuya, secrétaire général du parti au pouvoir, l’UDPS/Tshisekedi, a réagi avec fermeté. Lors d’une matinée politique à Kinshasa, il qualifie les propos de l’archevêque d' »agitations » destinées à nuire aux initiatives gouvernementales. Selon lui, les accords du 4 décembre ont effectivement impacté le Pacte Social, car ils vont procéder à mettre le calme dans la partie orientale qui est actuellement déchiré par la guerre depuis plusieurs décennies.
Ce proche du pouvoir en place, M. Kabuya laisse entendre que le partenariat avec les États-Unis va apporter des investissements importants pour le développement de la RDC, notamment dans les domaines de la sécurité, de l’économie et de la gouvernance. Ces accords sont une opportunité historique pour renforcer la démocratie et l’économie congolaise, et non un bradage. Alors l »Église cherche à jouer la carte de la victimisation en poussant le régime à la faute, mais ces critiques ne servent qu’à semer la division.
« Vous aviez suivi les différents discours développés par nos frères de l’Église catholique mais vous devez faire très attention, ils sont dans une démarche de pousser le régime à la faute, de se victimiser : de dire que voilà nous les prêtres catholiques, les évêques, nous sommes en danger et que le régime Tshisekedi est en train de nous traquer. Mais nous avons un Président très intelligent et très sage, il ne va pas tomber dans leur piège. Ils ont sillonné partout jusque chez Paul Kagame comme ils se sont rendus compte que l’accord du 4 décembre 2025 a mis la croix sur leur démarche, c’est ça les agitations », a déclaré ce dimanche 28 décembre Augustin Kabuya lors d’une matinée politique organisée au siège du parti présidentiel.
Et d’ajouter :
« Quand vous suivez leur discours, c’est un discours irresponsable mais je vais vous demander, il ne faut plus vous intéresser à eux. Nous avons des preuves, des preuves existent de leur collaboration avec Corneille Nangaa, ils n’ont même pas honte, eux pensent que le silence du Chef de l’État est un signe de faiblesse, non ! Je reviens du Congo Brazzaville, je n’ai vu aucun prêtre en train de parler ou s’implique dans la politique », a ajouté Kabuya.
Il faut rappeler que, dans une déclaration récente, lors de la célébration de la messe de Noël à Lubumbashi, Mgr Fulgence Muteba Mugalu a vivement critiqué de son côté, le partenariat stratégique conclu le 4 décembre 2025 entre Kinshasa et Washington. Selon lui, cet accord, qui fait partie des accords de Washington signés sous les auspices de l’administration Trump, vise principalement à « sauver un régime au détriment de l’avenir de toute une nation ». L’archevêque, figure influente de l’Église catholique en RDC, estime que les ressources naturelles du pays sont bradées, laissant présager une exploitation abusive sans retombées durables pour la population congolaise.
Cette polémique met en avant les divisions persistantes en RDC, où l’Église catholique joue souvent un rôle de contre-pouvoir face au gouvernement. Alors que Mgr Muteba Mugalu appelle à une consultation nationale, l’UDPS défend la légitimité des accords, estimant qu’ils répondent aux aspirations du peuple congolais.
HERVÉ KABWATILA































































