Le docteur Denis Mukwege, est monté au créneau à travers un communiqué de presse publié ce jour, pour qualifier de « mépris pour la justice et les victimes », la récente nomination du général Nduru Chaligonza pour assurer l’intérim du général Constant Ndima au poste de commandant des opérations militaires au Nord-Kivu.
Pour le Prix Nobel de la paix 2018, le Général Nduru Chaligonza est un ancien de la rébellion RCD-K/ML et ex-UPC, connu comme proche collaborateur de Thomas Lubanga et de Bosco Ntaganda, tous deux poursuivis et jugés par la Cour Pénale Internationale pour crimes de guerre.
« C’est avec stupéfaction que nous avons pris connaissance de la désignation du Général Nduru Chaligonza pour diriger les opérations militaires au Nord-Kivu en remplacement du Gouverneur militaire du Nord-Kivu, le Général Constant Ndima, rappelé en consultation à Kinshasa suite à l’envoi de la Commission interministérielle envoyée à Goma sur instruction du Président de la République pour faire la lumière sur le massacre à grande échelle commis sur des civils en date du 30 août par des éléments de la garde républicaine et établir les responsabilités dans ce drame » a écrit le docteur Denis Mukwedi.
Et d’ajouter :
« En date du 2 août 2023, à l’occasion de la journée commémorative du génocide congolais, le Président a encouragé le Parlement à prendre des lois visant à écarter les auteurs de crimes de l’accès aux responsabilités, laissant espérer à la population congolaise en général et aux victimes et aux communautés affectées par des décennies de conflits armés en particulier que la politique immorale de promouvoir des anciens chefs rebelles allait prendre fin. Dans le même registre, il y a moins d’un an, peu après l’Assemblée Générale des Nations-Unies en septembre 2022, le Président Tshisekedi s’était exprimé au sujet de la faiblesse de l’armée congolaise dans une interview à RFI et France 24 en disant: dans cette armée il y a de la bravoure, il y a des éléments qui méritent l’hommage de la nation et qui sont plus nombreux que les brebis galeuses. Il faut purger, séparer le bon grain de l’ivraie, et ainsi de suite. Savoir qui sont les éléments qui peuvent continuer leur carrière là-dedans, qui il fout extirper pour impulser une nouvelle dynamique» a-t-il fait savoir.
Le président de la fondation Panzi note qu’après les nominations de Bemba et Nyamwisi au gouvernement, cette nouvelle désignation d’un ancien chef rebelle à un poste stratégique démontre à l’opinion publique que le changement de paradigme n’est pas près de se réaliser avec l’administration Tshisekedi, car ses paroles et ses actes se contredisent chaque jour, mettant en péril la Nation congolaise et les chances de redresser le pays.
BLAISE BAYOMBO