Au cours son interview réalisée par une radio locale le samedi 04 novembre 2023, le ministre des Finances publiques Nicolas Kazadi est revenu sur la sortie médiatique et des nuits blanches faites par les députés provinciaux qui sont impayés depuis plusieurs mois et qui réclamaient auprès du premier ministre Sama Lukonde de revoir leur situation salariale.
A en croire, le ministre Nicolas Kazadi, pour régulariser la situation de paiement des arriérés des députés provinciaux qui avaient manifesté récemment à Kinshasa, cela ne revient de sa compétence ni du gouvernement central mais plutôt au gouvernement provincial.
« Pour les députés provinciaux, il faut préciser qu’ils ne reçoivent pas de salaire du gouvernement central. Ce n’est pas prévu, d’ailleurs. Ils sont censés être payés par les gouvernements provinciaux », affirme Nicolas Kazadi.
Et d’ajouter :
« Qu’est-ce qui passe ? Ils ont pris l’habitude d’avoir un complément de salaire prélevé sur les frais de fonctionnement que le gouvernement central donne aux assemblées provinciales. C’est de cela qu’il s’agit. Par rapport à ces frais de fonctionnement, nous avons aujourd’hui 2 mois de retard. Jusqu’en août, les paiements sont à la Banque ou effectués. Septembre et octobre, le paiement n’est même pas encore arrivé chez moi de la part du ministère du budget. Une fois qu’il arrivera, on va le transférer pour qu’ils soient payés » Explique-t-il
Et de poursuivre :
« Mais cela dit, la question (de salaire) des députés provinciaux pose le problème de la viabilité des provinces. Le système fiscal issu de la Constitution de 2006 n’est plus approprié. Il faut le transformer et tout le monde est à peu près d’accord que ça ne va pas : la question de la caisse nationale de péréquation, de la rétrocession, du prélèvement à la source, il y a beaucoup d’éléments un peu contradictoires et qui ne fonctionnent pas dans les faits. Donc, il faut une remise à plat », Commente-t-il
Et de marteler :
« Mon espoir est que cela soit porté par les candidats, les partis politiques à l’occasion de cette campagne électorale, pour renforcer le consensus et que très rapidement, on retouche ces éléments », indique-t-il.
Parlant de ce qui concerne des prestataires Covid, le ministre des finances Nicolas Kazadi a laissé entendre :
« Le Covid-19 est une activité qui a rapporté de l’argent parce que tout le monde payait pour. Elle était suffisamment rentable pour se prendre en charge », note d’emblée le ministre des Finances au sujet des arriérés de paiement qu’accusent les prestataires Covid.
Et de noter que :
« Malheureusement, on demande au Trésor de les prendre en charge alors que des revenus importants sont générés. Je me suis fié à l’avis qui m’a été donné par l’Inspection générale des finances. Elle m’a dit, noir sur blanc, de ne pas payer (les prestataires) parce qu’ils avaient reçu beaucoup d’argent. En tout cas, je n’ai pas encore d’éléments nouveaux qui me permettent de revoir ma position. L’IGF ne m’a pas encore dit le contraire. Si elle me dit le contraire, on va en parler », laisse-t-il entendre.
Hervé Kabwatila