Dans une déclaration faite ce mercredi 15 novembre 2023, le Président Ougandais Yoweri Museveni accuse l’ONU d’entretenir le terrorisme dans la partie Est de la République Démocratique du Congo (RDC) et c’est ce qui fait persister la situation sécuritaire.
Pour le chef de l’Etat ougandais, il est étonnant de constater à quel point l’ONU peut superviser et coexister avec les assassins (ADF) de Congolais et d’Ougandais dans l’Est du Congo au cours des 20 dernières années, sans que cela ne les dérange du tout.
« Le projet de conservation du terrorisme dans l’Est du Congo, depuis 20 ans, est mené par l’ONU, qui est contrôlée par certains de ces acteurs à travers les structures antidémocratiques de cet organe, comme le Conseil de sécurité ». Déclare-t-il
« l’ONU a créé un espace libre pour que toutes sortes de cochons à tête vide puissent se rassembler, s’entraîner, voler les ressources du Congo, tuer des Congolais et, de temps en temps, tuer des Ougandais, tout en compromettant l’avenir économique des populations des Grands Lacs », a-t-il dénoncé.
En évoquant la question de la construction d’un mur de séparation entre les deux pays voisin, Yoweri Museveni, a laissé entendre que les populations de deux pays qui vivent des échanges à la frontière et cela donnera un coup dur à l’économie ougandaise, qui gagne plus de 600 millions $ par an en exportant vers la RDC.
« Doit-on et peut-on fermer la frontière avec le Congo comme les Israéliens ont construit un mur entre Israël et la Palestine ? Qui y perdrait le plus, mis à part la question du coût du mur ? L’Ouganda gagne 606,32 millions $ par an en exportant vers le Congo. Tout cela serait perdu. De plus, nous voudrions nuire et agacer notre peuple et le peuple congolais qui vit aux frontières. Ce sont des personnes qu’on fermera. Coupez l’orteil car, il a été envahi par Jigga, Non ! le NRM enlève patiemment le jigga et préserve l’orteil…Les seuls moyens sont : écraser l’ADF kuhuura comme on bat le millet, kutokoora comme on enlève quelque chose qui est tombé dans son thé, kuraaza pour savoir où se trouve l’animal que l’on chasse et kutooza pour suivre la piste d’un animal) », a-t-il proposé.
Et de poursuivre :
« Au moment où l’opération Shujaa mené conjointement par les FARDC et les UPDF, a commencé, l’ADF comptait environ 2 000 combattants. C’était le 30 novembre 2021. Ils avaient recommencé à poser un problème militaire à l’armée congolaise en attaquant certains détachements et même en attaquant les détachements de l’ONU, comme lorsqu’ils ont attaqué un détachement tanzanien le 7 décembre 2017 », a-t-il expliqué.
Pour Museveni, cette situation a été favorisée par le problème diplomatique du gouvernement congolais qui : « Ne nous permettait pas de les assister avec les ADF, alors que ni eux ni l’ONU n’en ont la capacité. Mais C’est ce qu’a fait S.E. Tshisekedi en 2021, qui nous a permis d’attaquer les ADF. Puisqu’ils avaient commis l’erreur d’établir de grands camps, nous avons rapidement dégradé leur force et ils ont maintenant soit fui au-delà de notre limite de ligne d’exploitation (où nous sommes autorisés à opérer par le gouvernement congolais) – c’est-à-dire Beni–Eringeti-Komanda-Bunia, ou ils se sont éclatés en petits groupes comme celui de la vallée de Mwalika au Sud de la route Mpondwe–Kasiindi–Beni–d’où est issu un petit groupe qui a tué nos petits-enfants à l’école secondaire de Nyabugaando. En d’autres termes, à l’intérieur de l’Ouganda et dans la zone à l’Ouest du mont Rwenzori sur une distance d’environ 70 kilomètres à l’ouest, ainsi que dans le parc national de Biruunga, l’ADF n’est plus et ne peut plus être un problème militaire », a-t-il déclaré.
Signalons que, lors de son adresse à la nation le mardi 14 novembre 2023 à Kinshasa, le Président de la République Démocratique du Congo (RDC) Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a déclaré que le retrait de l’ONU sur le congolais est impérativement prioritaire pour permettre à la RDC de consolider la paix de sa partie Est.
Hervé Kabwatila