Le gouvernement de la RDC est sceptique quant au retrait annoncé des rebelles de l’AFC-M23 de la ville d’Uvira, qu’ils occupent depuis le 10 décembre dernier.
Le ministre congolais de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya a qualifié d’« effet de maquillage, de diversion et de non événement » cette annonce faite par Corneille Nangaa, coordonnateur de l’AFC-M23, qu’il considère comme une tentative de distraction.
« Cette annonce ne fait que montrer que le Rwanda, le père a envahi et attaqué, et qu’il fait maintenant face à des pressions. Pour anticiper la situation à venir, il cherche à faire croire qu’il se retire. Le M23, le fils, a toujours affirmé qu’il n’était pas concerné par le processus de Washington. Comment se peut-il qu’un matin ou un soir, on annonce qu’on se retire à la demande la médiation américaine ? » a ironisé le ministre, dénonçant une « fuite en avant du Rwanda qui souhaite nous distraire avec du maquillage ».
Pour étayer son argumentation, le ministre Muyaya souligne que l’offensive de l’armée rwandaise, sous couvert de l’AFC-M23 pour la prise d’Uvira, constitue une violation délibérée de l’esprit de l’Accord de paix de Washington, négocié sous l’administration Trump.
« Ce qui s’est passé à Uvira ne devrait jamais avoir lieu, que ce soit en référence au processus de Doha ou au récent processus de Washington. Il est clair que, dans le cadre de la médiation américaine, nous avons des Garants qui supervisent le processus et qui doivent tirer les conséquences de cette violation manifeste de tout ce qui avait été convenu », a-t-il déclaré, tout en dénonçant une série de crimes.
Le gouvernement congolais déclare ne pas être concerné par cette annonce.
« Il est désormais évident pour tout le monde que c’est le Rwanda et l’armée rwandaise qui opèrent. Les récents événements que nous avons observés, en particulier dans l’axe Kamanyola-Uvira, ont commencé par des missiles tirés depuis le territoire rwandais. Ce qui a été fait hier ne concerne que leurs signataires », a-t-il ajouté.
En revanche, Kinshasa affirme attendre l’application rigoureuse des engagements de l’accord de Washington.
« Nous ne voulons pas de mesures de façade. Ce que nous exigeons, c’est le retrait total des troupes rwandaises de notre territoire. Ce retrait ne concerne pas seulement Uvira, mais aussi Goma, Bukavu et toutes les régions du pays sous leur occupation. Voilà ce qu’implique l’accord de Washington », a-t-il conclu.
Malgré l’annonce de son retrait d’Uvira, les rebelles ont exigé la démilitarisation de la ville et l’établissement d’une force neutre pour sécuriser la population.
Mont Carmel NDEO































































