L’ambassadrice des États-Unis en République démocratique du Congo (RDC), Lucy Tamlyn, a été reçue ce lundi 15 décembre 2025 par le Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, Shabani Lukoo Bihango Jacquemain. Cette rencontre, qui s’est déroulée dans un climat de tension régionale, intervient quelques jours après la prise de la ville d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu, par des forces militaires rwandaises. Les États-Unis considèrent cet acte comme une violation flagrante de l’accord de Washington, signé entre la RDC et le Rwanda sous la médiation de l’ancien président américain Donald Trump.
Selon des sources diplomatiques proches de la rencontre, Mme Tamlyn a fermement interpellé les autorités rwandaises sur le respect des engagements pris dans cet accord bilatéral, qui vise à stabiliser la frontière commune et à mettre fin aux hostilités entre les deux pays voisins. « Nous attendons une réponse claire et ferme des autorités américaines face à ces actes qualifiés de violation », a déclaré l’ambassadrice, citée par un communiqué officiel du département d’État américain relayé par l’ambassade à Kinshasa. Elle a insisté sur la nécessité d’un retour immédiat au cadre de négociation prévu par l’accord, ainsi que sur la mise en œuvre effective des engagements convenus, notamment en matière de retrait des troupes étrangères et de coopération sécuritaire.
Le Vice-Premier ministre Jacquemain, de son côté, a réaffirmé la position du gouvernement congolais, qui dénonce depuis plusieurs semaines les incursions rwandaises comme une agression directe contre la souveraineté nationale. « La RDC reste attachée à la paix régionale, mais nous exigeons le respect intégral des accords internationaux », a-t-il déclaré lors d’une brève allocution post-rencontre, sans toutefois détailler les mesures concrètes envisagées par Kinshasa.
Cet incident survient dans un contexte de tensions persistantes entre Kinshasa et Kigali, exacerbées par les accusations mutuelles de soutien à des groupes armés. L’accord de Washington, signé, avait été salué comme une avancée diplomatique majeure, mais sa mise en œuvre a été entravée par des violations répétées, selon des rapports d’observateurs internationaux comme l’ONU et l’Union africaine.
Les États-Unis, en tant que médiateurs, ont déjà condamné publiquement l’action rwandaise à Uvira, qualifiée d' »inacceptable » par le secrétaire d’État Antony Blinken dans un communiqué du 12 décembre. Des sources diplomatiques indiquent que Washington pourrait envisager des sanctions ciblées contre des responsables rwandais si les violations persistent, bien que l’administration américaine privilégie pour l’instant la voie diplomatique.
Cette rencontre souligne l’importance de la médiation américaine dans la région des Grands Lacs, où la stabilité reste fragile. Des experts en relations internationales estiment que l’implication des États-Unis pourrait être déterminante pour relancer les négociations, mais soulignent également les défis posés par les intérêts géopolitiques concurrents, notamment l’influence chinoise et russe dans la région.
En définitive, Lucy Tamlyn a encouragé les efforts du Vice-Premier ministre SHABANI visant à améliorer la gouvernance sécuritaire du pays.
HERVÉ KABWATILA































































