Après avoir servi de cadre à la sortie officielle du mouvement politico-militaire Alliance Fleuve Congo (AFC), la capitale kenyane, Nairobi, abrite depuis mardi un conclave convoqué par Joseph Kabila, président honoraire activement recherché après sa condamnation pour « haute trahison et crimes de guerre ».
Bien que cette rencontre se présente comme un cadre de réflexion pour les forces politiques et sociales sur l’avenir du pays, à Kinshasa, le gouvernement reste en alerte maximale.
Le vice-premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemain Shabani a déclaré que le gouvernement agirait en conséquence contre tout plan de déstabilisation du pays.
« Concernant cette réunion, nous la suivons de près. Nous observons, et nous avons été informés, peut-être comme vous, qu’un groupe de Congolais a rejoint les condamnés pour participer à cette réunion. Vous avez souligné qu’elle est organisée autour de personnes condamnées par la justice congolaise pour des faits précis et connus », a-t-il indiqué.
Selon le ministre, le gouvernement prendra des mesures pour assumer ses responsabilités constitutionnelles.
« Nous allons analyser les résolutions de cette réunion afin de prendre les dispositions nécessaires, car nous sommes un État, une République, et un gouvernement. Nous avons la responsabilité de protéger non seulement notre République, mais aussi nos populations et notre territoire face à tout danger. Ce que le gouvernement doit craindre, c’est ce qui se fomente au sein de cette réunion contre la République. Si c’est une réunion qui va parler de progrès et de développement de la République, il n’y a rien à craindre », a martelé le VPM.
« Nous observons. Si c’est pour l’intérêt du Congo, tant mieux. Si c’est une réunion destinée à provoquer le chaos en RDC, nous le constaterons. Sachez que la RDC dispose d’un gouvernement responsable, chargé de protéger son peuple, l’intégrité de son territoire et la souveraineté », a-t-il martelé.
Jacquemain Shabani a également rejeté les accusations de l’ancien président et de ses alliés, qui affirment que le président Tshisekedi instaure un régime autoritaire où les libertés fondamentales sont restreintes et les voix discordantes réduites au silence.
« Le Président Félix Tshisekedi a été élu massivement et légitimement lors d’une élection libre, transparente et démocratique », a argué Shabani Lukoo.
Il a aussi accusé l’opposition d’avoir boycotté les élections pour acheter des armes et financer la rébellion.
« Pendant que le pays organisait le scrutin de 2023, certains de ceux qui organisent cette réunion ont décidé de neutraliser leurs organisations politiques pour ne pas participer à ces élections libres, transparentes et démocratiques, car ils étaient en train de constituer des groupes armés, d’acheter des armes et de convaincre les pays voisins à se retourner contre la République démocratique du Congo. Tout cela est bien connu », a-t-il martelé.
Le gouvernement prévoit également de s’exprimer sur l’attitude du Kenya, qui selon lui, s’est illustré par son ouverture aux initiatives visant à semer le chaos en RDC.
« Le Kenya a déjà été suffisamment identifié pour sa capacité à accueillir des réunions qui pourraient projeter le chaos au Congo », a-t-il souligné.
Plusieurs acteurs politiques participent à ce conclave notamment trois candidats à la présidentielle de décembre 2023. Il s’agit de Matata Ponyo, Franck Diongo et Seth Kikuni.
Mont Carmel NDEO