La justice militaire de la République démocratique du Congo a condamné l’ancien président Joseph Kabila Kabange à la peine de mort, à l’issue d’un procès historique de plus de deux mois.
Ancien chef de l’État de 2001 à 2019, Joseph Kabila, jugé par contumace, a été reconnu coupable de divers crimes, notamment la trahison, les crimes contre l’humanité, le meurtre, l’agression sexuelle, la torture et l’insurrection, en complicité avec la rébellion de l’AFC-M23, dont il serait l’instigateur, selon la Haute Cour militaire du pays.
Lors de l’audience consacrée au verdict, la haute juridiction militaire congolaise a affirmé que Kabila non seulement dirige cette rébellion, mais qu’il en est également le financier et le pourvoyeur. Ce mouvement déclare constamment sa détermination à renverser le régime de Kinshasa.
« À ce moment-là, tout le pays avait compris que les murmures concernant Joseph Kabila Kabange étaient bel et bien fondés. Bien qu’il ait été président de la République Démocratique du Congo, il a toujours été le chef incontesté de tous les mouvements rebelles ayant sévi dans le pays, depuis la rébellion de Mutebusi jusqu’à celles de Nkunda Batware, du M23 défait en 2013, et jusqu’à l’actuelle coalition AFC/M23, dont il est le pourvoyeur financier grâce à l’immense fortune amassée durant ses dix-huit ans au pouvoir », a indiqué la Haute Cour.
Cette décision judiciaire historique a suscité une vague de réactions au sein de l’agora sociopolitique de la République démocratique du Congo, notamment de la part de la rébellion qui contrôle actuellement les villes de Goma, Bukavu, ainsi que plusieurs entités du Nord et Sud-Kivu.
Sur la plateforme X, le président de la branche politique du Mouvement du 23 mars (M23), Bertrand Bisimwa, a dénoncé la violation de la Déclaration des principes signée avec le gouvernement congolais en juillet 2025 à Doha, sous les auspices du gouvernement qatari.
« La condamnation à mort du président Joseph Kabila, sous prétexte de son lien supposé avec l’AFC/M23, est une violation de la Déclaration des principes, tout comme la persistance des offensives armées du régime de Kinshasa. L’AFC/M23 n’a jamais eu de doutes sur les intentions de l’homme en face et sur son jeu », a déclaré Bisimwa, également coordinateur adjoint de l’Alliance Fleuve Congo (AFC-M23), dont le M23 est membre.
En juillet, le gouvernement et la rébellion avaient convenu de créer les conditions nécessaires à la mise en œuvre de mesures de confiance, telles que la libération des prisonniers, facilitée par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), et l’ouverture de négociations directes pour un accord de paix. Suite à ces engagements, les deux parties ont mis en place, depuis la mi-septembre, un mécanisme d’échange de prisonniers.
En plus de la peine capitale, le prédécesseur de Félix Tshisekedi a été condamné à verser 29 milliards de dollars de dommages et intérêts à l’État congolais, ainsi que 2 milliards à chacune des deux provinces de l’Est, qui se sont constituées parties civiles, à savoir le Nord-Kivu et le Sud-Kivu.
Mont Carmel NDEO