Le gouvernement congolais a intensifié ses critiques à l’égard du Kenya, accusé d’être devenu une base arrière pour des mouvements cherchant à déstabiliser la RDC.
Cette prise de position fait suite à la naissance à Nairobi, du mouvement politique « Sauvons la République démocratique du Congo », qui regroupe des opposants et des acteurs de la société civile autour de l’ancien président Joseph Kabila.
Depuis Washington, des membres du gouvernement congolais ont qualifié de « messe noire » les actes d’opposants condamnés par la justice congolaise, se déroulant sous le regard complice des autorités kényanes.
Lors d’un briefing de presse, le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku a dénoncé ce qu’il appelle une « stratégie de diversion » visant à masquer les efforts de développement du gouvernement.
« Ils cherchent à distraire l’opinion publique. Le choix de cette date est stratégique pour donner l’illusion qu’il se passe autre chose que nos initiatives ici aux États-Unis », a déclaré Paluku.
Ancien gouverneur du Nord-Kivu dont une partie est actuellement occupée par l’armée rwandaise sous le label de la 3 AFC-M23, Paluku a également critiqué les membres du mouvement qui, selon lui, ont volontairement ignoré la situation dramatique dans leur propre pays.
Il a évoqué une contradiction dans les résolutions du mouvement, soulignant que leur déclaration ne mentionne pas les souffrances vécues dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
« Le point 3.2 de leur déclaration parle de la condamnation de ce qui se passe en Ituri et dans la partie Nord-Kivu sous état de siège. Vous vous posez la question des gens qui se disent congolais qui condamnent ce qui se fait dans un environnement sous état de siège, mais qui ont la cécité de ne pas voir ce qui se passe à Goma. Moi j’étais gouverneur pendant 12 ans, je connais les massacres qui s’y passent. Mais des gens se réunissent qui se disent parler de la paix mais qui ne savent pas dire ce qui se passe au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, mais ils préfèrent citer Beni et Ituri, c’est grave », a-t-il regretté.
De plus, Paluku a remis en cause l’authenticité des signatures sur les documents publiés par le mouvement.
« Quand j’ai vu ces documents, j’ai constaté que trois signatures provenaient de la même personne. Cela montre un manque de sérieux », a-t-il ajouté.
Ce membre du gouvernement n’a pas raté le coche pour critiquer l’attitude de l’ancien Chef de l’Etat qui, selon lui, aurait mieux agi en visant des postes stratégiques au niveau régional et international après 18 ans à la tete de la RDC.
« Quand on a dirigé un état, on doit s’empêcher d’adopter un certain nombre d’attitudes. On doit avoir de l’honneur, la grandeur et viser plus haut à la place. Quand on devient Chef d’état congolais, ce qu’on doit viser c’est d’être le Président de la commission de l’Union Africaine pour diriger les autres Chefs d’état, viser prendre la francophonie, d’être le secrétaire général de l’ONU. C’est ça les grands hommes », a-t-on asséné.
Le gouvernement a promis de se dresser contre quiconque tentera de détourner son chemin vers l’émergence.
Mont Carmel NDEO