Le président de la République, Félix Tshisekedi a nommé Ilambo Buaka Mangala Bienvenue au poste de conseiller spécial du chef de l’État en matière de communication.
Selon l’esprit de cette ordonnance présidentielle, cette nomination vise à optimiser et moderniser les structures de communication rattachées à la présidence afin de renforcer la performance, la cohérence et l’efficacité. Cependant, la taille de l’équipe censée accompagner le nouveau conseiller soulève des interrogations.
En effet, placé au même niveau qu’un ministre, le conseiller spécial dispose d’un bureau comprenant 22 membres, dont 5 assistants, un chargé de mission, un secrétaire particulier, 7 chargés d’études, un secrétaire administratif, 2 opérateurs, un chargé de courrier, 2 chauffeurs et 2 gardes du corps.
Cette composition pléthorique contraste avec l’engagement exprimé par Félix Tshisekedi de lutter contre le train de vie des institutions, dans un contexte où la présidence est la première institution coûteuse du pays.
Depuis son accession à la magistrature suprême en 2019, Félix Tshisekedi appelle à la réduction du train de vie des institutions jugées trop coûteuses. Cependant, sept ans plus tard, le fossé entre les déclarations et la réalité est frappant.
Pour le quatrième trimestre 2025, les dépenses engagées par la présidence ont atteint 2.839,2 milliards de CDF (soit 996 millions USD au taux de 2850 FC le dollar américain) au 29 septembre 2025, selon le Plan d’engagement budgétaire (PEB) du ministère du Budget.
Ces dépenses dépassent de loin les crédits budgétaires annuels de la présidence, fixés à 864,7 milliards de CDF (416 millions USD).
L’analyse des postes de dépenses du cabinet de Félix Tshisekedi révèle que toutes les rubriques dépassent les budgets prévus. Ainsi, les dépenses liées au personnel de la présidence s’élèvent à 493 milliards de CDF, tandis que celles consacrées à son fonctionnement atteignent 569,9 milliards de CDF et les Transferts et Interventions de l’État représentent 1.297,3 milliards de CDF.
Pourtant, lors de la 42ᵉ réunion du Conseil des ministres, tenue le vendredi 2 mai 2025, le président avait appelé le gouvernement à prendre des mesures urgentes et additionnelles pour redresser les finances publiques, en raison de la guerre imposée par les rebelles du M23.
Il avait expliqué que ce conflit engendre une augmentation significative des dépenses sécuritaires, dans un contexte de ressources limitées imposant un contrôle rigoureux du cadre macroéconomique afin de préparer l’accélération du développement économique par la mise en œuvre de mesures urgentes destinées à assainir les finances publiques.
Félix Tshisekedi avait alors demandé au gouvernement d’identifier et d’analyser le rendement des structures récemment créées, tout en évoquant le risque de leur suppression ou reconfiguration. Nonobstant rien n’a été fait tandis que des nominations s’enchaînent.
Certains commencent à donner raison à l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, qui dénonçait l’indiscipline budgétaire du régime en place. D’après lui, durant le premier mandat de Félix Tshisekedi, l’État avait créé 53 nouveaux établissements publics sans prévisions budgétaires.
Mont Carmel NDEO































































