Le prix Nobel de la paix 2018, le Dr Denis Mukwege, a exprimé des préoccupations majeures concernant l’ancien président congolais Joseph Kabila, qu’il accuse de collusion avec le Rwanda. Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision française France 24, mercredi 28 mai 2025 Mukwege a analysé le discours de Kabila prononcé le 23 mai dernier, ainsi que son retour en République Démocratique du Congo (RDC) par une zone sous contrôle rwandais.
Au regard de la situation sécuritaire qui prévaut dans la partie Est de la République démocratique du Congo, le docteur Denis Mukwege à fait savoir que, le discours de l’ancien président Joseph Kabila Kabange serait sensible s’il pouvait dénoncer le président rwandais Paul Kagame, dès lors qu’il n’a pas fait cela montre clairement qu’il travaille avec lui pour déstabiliser ce coin du pays, car tout le monde sait que la communauté internationale dans la résolution 27113 demande au Rwanda de quitter la République démocratique du Congo.
« Son discours est clair. Il n’a pas dénoncé le président rwandais comme agresseur alors que nous avons la résolution 27113 qui demande au Rwanda de quitter la République démocratique du Congo et ceci sans condition. Il [Kabila] n’a pas fait allusion à ça et puis il est rentré par le Rwanda, pour moi ce sont des signes qui ne trompent pas », a déclaré le médecin congolais, connu pour son engagement en faveur des droits humains et des victimes de violences sexuelles.
Les déclarations de Mukwege interviennent dans un contexte de tensions croissantes entre la RDC et le Rwanda, un pays souvent accusé d’interférer dans les affaires congolaises. La résolution 27113, mentionnée par Mukwege, souligne l’importance du retrait des forces rwandaises du territoire congolais, une exigence qui reste sans réponse depuis plusieurs années.
Mukwege, qui a également été candidat à la présidentielle de 2023, continue de plaider pour la justice et la paix en RDC, appelant à une prise de conscience collective face aux enjeux géopolitiques qui affectent le pays. Ses commentaires soulignent la nécessité d’un dialogue ouvert et d’une action concertée pour mettre fin aux violences et à l’impunité qui perdurent dans la région.
Il faut signaler que, les déclarations de l’ancien président Kabila et les accusations de Mukwege soulèvent des questions de plus en plus sur l’avenir politique de la RDC et la stabilité de la région des Grands Lacs.
HERVÉ KABWATILA