La résurgence de la maladie à virus Ebola dans la province du Kasai continue de s’aggraver, avec une propagation rapide qui inquiète les autorités sanitaires. Selon les dernières données officielles, 47 cas ont été confirmés, dont 25 décès, portant le taux de mortalité à 61 %. Ces chiffres, révélés lundi par le ministère de la Santé publique lors d’une réunion d’évaluation, soulignent l’urgence de la situation dans cette région de la République démocratique du Congo (RDC).
L’épidémie a refait surface le 4 septembre dernier dans la zone de santé de Bulape, identifiée comme l’épicentre de l outbreak. Initialement confinée à cette localité, la maladie s’étend désormais à d’autres zones, notamment Bambalayi, multipliant les risques de transmission communautaire. « Au-delà de Bulape, le virus touche plusieurs localités avoisinantes, ce qui complique la contaminent », a déclaré le ministre de la Santé publique, Dr: Évariste Ngoy, lors de la conférence de presse. Il a insisté sur la nécessité d’une vigilance accrue pour éviter une propagation plus large vers les centres urbains.
Face à cette évolution préoccupante, les autorités ont pris des mesures immédiates pour renforcer la réponse. Un deuxième centre de traitement Ebola (CTE) a été ouvert cette semaine, en complément du premier site opérationnel à Bulape, afin d’améliorer la prise en charge des patients et d’isoler les cas suspects. « Ces infrastructures supplémentaires permettront une meilleure surveillance et un traitement plus rapide, réduisant ainsi le risque de mortalité », a ajouté le ministre, soulignant l’importance d’une détection précoce.
Parallèlement, une campagne de vaccination ciblée contre le virus Ebola débute dès cette semaine. Elle vise prioritairement les populations à risque, y compris les agents de santé, les contacts des cas confirmés et les résidents des zones affectées. Le vaccin RVSV-ZEBOV, efficace à plus de 97 % selon les études cliniques, sera administré dans un rayon de 100 km autour de l’épicentre. « Cette vaccination proactive est cruciale pour briser la chaîne de transmission et protéger les communautés vulnérables », a expliqué un expert de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), partenaire clé de cette opération.
Cette nouvelle flambée d’Ebola intervient dans un contexte où la RDC a déjà connu plusieurs épidémies dévastatrices depuis 2018, la dernière en date s’étant terminée en 2021 dans l’est du pays. Les facteurs de risque persistent, notamment les conflits armés, la faible couverture vaccinale et les défis logistiques dans les zones rurales. L’OMS et d’autres organisations internationales, comme Médecins sans Frontières (MSF), ont réaffirmé leur soutien logistique et technique pour appuyer le ministère de la Santé.
Les autorités appellent la population à respecter les mesures barrières : lavage fréquent des mains, évitement des contacts avec les fluides corporels des malades, et signalement immédiat des symptômes (fièvre, vomissements, diarrhée). Toute personne présentant des signes suspects est invitée à se rendre dans les centres de santé les plus proches.
HERVE KABWATILA