Martin Fayulu rejette les accords récemment conclus par le gouvernement et affirme qu’aucune intégration régionale n’est envisageable sans garanties réelles sur la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC.
Dans une adresse solennelle à la nation ce mardi, Martin Fayulu a vivement critiqué les nouveaux engagements diplomatiques pris par les autorités congolaises. Selon le président de la coalition LAMUKA, les initiatives d’intégration économique et sécuritaire annoncées ces derniers jours ne peuvent prospérer tant que « la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC demeurent bafouées ».
Ces déclarations interviennent alors que Kinshasa a signé, à Washington, un accord d’intégration régionale, ainsi qu’un accord-cadre à Doha, conclu avec l’AFC/M23. Pour Martin Fayulu, ces démarches surviennent dans un contexte où « la nation fait face à une menace qui vise son existence, son identité, son unité et son honneur ».
Des doutes sur la coopération régionale
Le leader de LAMUKA dit ne pas comprendre comment la RDC pourrait envisager une coopération « sincère et constructive » avec certains États voisins qu’il accuse d’agression.
« Comment parler de coopération quand des forces rwandaises et ougandaises occupent nos terres, exploitent nos ressources et provoquent la mort et la souffrance de nos concitoyens ? », interroge-t-il.
Pour lui, une véritable intégration régionale doit reposer sur des relations équitables entre États souverains, respectueux des frontières et de la dignité des peuples.
Un accord de Doha qualifié d’inéfficace
Martin Fayulu a également rejeté l’accord-cadre signé le 15 novembre à Doha, estimant qu’il ne constitue pas une base crédible pour un processus de paix durable.
Selon lui, les discussions auraient dû se concentrer sur l’application stricte de la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU et sur la définition claire des mécanismes de cessez-le-feu. Il juge que l’accord actuel ressemble davantage à « un acte d’abdication » susceptible de compromettre l’avenir du pays.
Même si les négociations ont été conduites sous la médiation des États-Unis et du Qatar, l’opposant affirme qu’aucune pression internationale ne doit primer sur « la sécurité du Congo et la cohésion nationale ».
Un appel ferme à un dialogue national inclusif
Au nom de son mouvement “Camp de la Patrie”, Martin Fayulu appelle à une mobilisation générale contre ce qu’il estime être un risque réel de balkanisation du pays.
Il presse le président Félix Tshisekedi — rencontré récemment dans un échange qualifié de “surprise” — de convoquer sans délai un dialogue national véritablement inclusif.
« Aucun accord extérieur ne peut précéder la réconciliation des enfants du Congo », prévient-il. À défaut, ajoute-t-il, « l’histoire vous tiendra responsable de la balkanisation du Congo aux côtés de Messieurs Kagame et Kabila ».
Pour Fayulu, seule une cohésion nationale exprimée « d’une seule voix » permettra à la République démocratique du Congo de faire face aux menaces auxquelles elle est confrontée.
Henry MLND






























































