En déplacement à Luanda, la ministre congolaise Thérèse Kayikwamba Wagner a réagi fermement aux controverses entourant la réouverture de l’aéroport international de Goma. Dans un entretien accordé à Deutsche Welle (DW), elle a dénoncé les blocages persistants et appelé à une responsabilisation accrue des acteurs impliqués dans le conflit à l’est de la République démocratique du Congo.
Un espoir né à Paris, vite contrarié
Selon la ministre, les discussions tenues à Paris sur la crise humanitaire dans l’est du pays avaient laissé entrevoir une perspective positive : la reprise des activités à l’aéroport de Goma, essentiel pour l’aide humanitaire et l’évacuation des civils.
Mais cet élan aurait été freiné par un revirement du Rwanda, qui aurait exigé la participation du M23 dans ce processus.
« Tout le monde se réjouissait après la conférence de Paris. Mais ensuite, le Rwanda a fait marche arrière en conditionnant la réouverture à l’implication des M23. Pourtant, cet aéroport pourrait sauver des centaines de vies », a-t-elle regretté.
Un M23 qui joue double jeu
La ministre a également dénoncé l’attitude du M23, qui cherche à apparaître comme un acteur coopératif à l’international tout en poursuivant ses exactions sur le terrain.
Elle souligne que ce mouvement, déjà accusé de multiples violations, continue de s’emparer de terres congolaises tout en entretenant un discours de façade destiné à l’opinion internationale.
La communauté internationale appelée à sortir de l’ambiguïté
Thérèse Kayikwamba Wagner estime que les simples appels au dialogue ne suffisent plus. Elle plaide pour une approche basée sur la redevabilité, jugeant indispensable que des sanctions ciblées touchent les responsables directs et indirects de l’instabilité.
« Nous sommes disposés à dialoguer, mais il faut de la redevabilité. Une paix durable ne peut être atteinte sans sanctions claires contre ceux qui soutiennent le M23. Nous savons que ce mouvement bénéficie de l’appui du Rwanda », a-t-elle affirmé.
Un message clair aux partenaires internationaux
Par ses déclarations, la ministre adresse un signal fort aux partenaires de la région des Grands Lacs : la paix ne pourra être obtenue sans justice, reconnaissance des responsabilités et pressions diplomatiques efficaces.
Henry MLND































































