La nouvelle équipe gouvernementale de la République démocratique du Congo a été dévoilée tard dans la nuit du jeudi 07 août, à la chaîne nationale, RTNC.
Initialement annoncé de « resserrement » et « d’ouverture » par Félix Tshisekedi, le gouvernement qui sera dirigé par Judith Suminwa, reconduite, s’illustre par une infime présence des ténors de l’opposition politique et de la société civile.
Du côté de l’opposition, seul l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito qui s’est récemment rapproché de Félix Tshisekedi, a fait son entrée à ce gouvernement qui est passé de 54 à 53 membres. Il occupera le poste stratégique de Vice-premier ministre, ministre du Budget.
La grande surprise c’est l’absence de l’opposant Martin Fayulu ainsi que tous les membres de son parti ECiDé et de la plateforme LAMUKA, malgré le rapprochement avec le Président Tshisekedi.
Initiateur du « Camp de la Patrie », cette emblématique figure de l’opposition a décliné l’offre réclamant un dialogue préalable.
Selon la plateforme LAMUKA, seul un dialogue inclusif entre toutes les parties prenantes peut « sauver » la RDC qui fait face à une crise multidimensionnelle notamment avec le délitement de la situation sécuritaire dans l’Est du pays.
« Derrière le président élu nous avons dit NON par patriotisme et conviction. Nous ne sommes plus à l’heure des partages de postes et des débauchages. Le Congo est en danger et seul un dialogue inclusif entre toutes les parties prenantes peut sauver notre pays », peut-on lire dans une déclaration partagée par cette plateforme de l’opposition.
Le porte-parole de LAMUKA, Prince Epenge a déploré le report des initiatives de paix et de dialogue interne par le pouvoir en place.
« On n’entre pas au gouvernement par peur, intimidation, menace, chantage, agression, par pitié ou pour l’argent. Tout rassemblement doit conduire au progrès, à la solution et non pas au blocage. Reporter les initiatives de paix et de dialogue interne pour gagner du temps sera suicidaire et coûtera des vies. L’homme prudent aperçoit le mal de loin. Nous avons refusé et dit non par patriotisme et conviction, pas par défi », a-t-il déclaré.
Le gouvernement Suminwa II est composé de six vice-Premiers ministres, douze ministres d’État, 24 ministres ainsi que cinq ministres délégués et six vice-ministres. L’ossature de cette équipe est constituée des 15 nouvelles figures, 21 membres reconduits et 17 membres reconduits mais permutés.
Mont Carmel NDEO