Dans un communiqué diffusé dimanche 25 mai 2025, le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) a fermement rejeté les accusations du Rwanda concernant la rétention présumée de réfugiés rwandais par les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) avant leur rapatriement par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR).
Le communiqué, signé par Jacquemain Shabani, vice-Premier ministre en charge de l’intérieur, qualifie ces allégations de « manipulatrices » et souligne que les retours des réfugiés s’inscrivent dans un cadre tripartite légal. Le gouvernement congolais dénonce ainsi ce qu’il considère comme une tentative de désinformation de la part de Kigali.
Dans un souci de clarification et de coopération, le gouvernement congolais appelle à une réunion urgente avec les autorités rwandaises et le HCR. Cette rencontre vise à réaffirmer les principes du rapatriement volontaire, un processus qui doit se dérouler dans le respect des droits des réfugiés et des accords internationaux.
Ci-dessous les détails sur le communiqué du Ministère de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et affaires coutumières dont une copie consultée par la rédaction de FOXTIME.CD, selon laquelle le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) aurait procédé au rapatriement de réfugiés rwandaise prétendument retenus en otage par les FDLR.Face à ces propos, le Ministère tient à apporter les précisions et observations suivantes :
- Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo réaffirme son attachement aux engagements internationaux auxquels il a souscrit, en matière de protection des personnes déplacées de force, conformément aux conventions et instruments régionaux et internationaux en vigueur.
- Le processus de rapatriement évoqué s’inscrit dans le cadre de l’Accord tripartite signé entre le Rwanda, laRDC et le HCR, le 17 février 2010 à Kigali, portant sur le rapatriement volontaire des réfugiés rwandais vivanten RDC. Cet accord complète celui du 24 octobre 1994, signé à Kinshasa.Dans ce cadre, des milliers de réfugiés rwandals civils ont regagné volontairement leur pays d’origine avecl’appui du HCR. Ce processus se poursuit à ce jour, de manière continue et sans contrainte, conformément auprincipe de non-refoulement.
- Ces déclarations sont inexactes et trompeuses. Les réfugiés rwandais évoqués avaient, en effet, été dûmentidentifiés, recensés de manière détaillée et signalés aux autorités de leur pays d’origine, dans le cadre dela tripartite RDC-HCR-Rwanda. Leur lieu de provenance était connu de l’ensemble des parties prenantes.Initialement établis à Karenga, ces réfugiés ont été contraints de se déplacer vers Sake notamment dans desétablissements scolaires tels que l’École Primaire Kamuronza et l’École Primaire Kasingaà la suite de l’évolutionde la situation sécuritaire marquée par l’avancée de l’armée rwandaise sur le territoire congolais et ledémantèlement des camps de déplacés. Cette zone se trouvait alors sous le contrôle de l’armée rwandaise. Mise en garde contre la désinformation et les installations illicitesLe Ministère dénonce une tentative de manipulation de l’opinion publique à des fins inavouées. Il rappelle quetout mouvement des populations en dehors du cadre légalement établi par la tripartite est considéré comme unetransplantation illégale. À ce titre, il signale l’arrivée, le 23 mai 2025, de camions transportant des populations rwandaises dans les zones occupées, notamment à Kabuhanga (territoire de Nyiragongo).
- En conséquence, le Ministère de l’Intérieur réaffirme la volonté de la RDC de poursuivre, dans le respect des normes internationales, tout processus de rapatriement fondé sur le volontariat, la dignité et la sécurité des personnes concernées, en partenariat avec le HCR et les États parties aux accords en vigueur.Dans ce contexte, il apparaît impératif de convoquer une réunion du groupe technique tripartite réunissant la RDC, le Rwanda et le HCR, en vue de réaffirmer les principes fondamentaux régissant le rapatriement volontaire des réfugiés, tels que prévus par les accords en vigueur, ainsi que le processus de paix en cours dans le but de définir une nouvelle feuille de route concertée pour la poursuite de l’opération.
HERVÉ KABWATILA