Par l’entremise d’un document officiel rendu public ce mardi 19 novembre 2024, la structure Médecins Sans Frontières (MSF) sollicite auprès de la communauté internationale, une réponse urgente en matière d’eau et d’assainissement dans les camps de déplacés dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo.
NATALIA TORRENT, cheffe de la mission du MSF au Nord-Kivu souligne dans ce communiqué que la situation des personnes déplacées dans cette partie Est de la République démocratique du Congo devient de plus en plus alarmante.
« Après plusieurs mois, les conditions d’insalubrité et les pénuries d’eau potable, qui mettent en danger la vie des populations, continuent d’atteindre des niveaux critiques dans plusieurs camps informels de personnes déplacées autour de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo (RDC), MSF exhorte les organisations humanitaires disposant d’une expertise en eau, assainissement et hygiène à prendre des mesures immédiates et durables pour faire face à cette crise catastrophique et prévenir les épidémies de maladies potentiellement mortelles dans les camps qui s’étendent rapidement. Le conflit en cours dans la province du Nord-Kivu entre des groupes armés, dont le M23, et les forces armées congolaises a entraîné une augmentation massive du nombre de personnes fuyant leur foyer au cours des deux dernières années. Les déplacements ont continué en fonction de l’intensité des combats. En septembre 2024, environ 645 000 personnes se trouvaient toujours dans des camps surpeuplés autour de Goma. » Peut-on lire sur le document signé par NATALIA TORRENT, cheffe de mission MSF au Nord-Kivu dont une copie consultée par la rédaction de Foxtime.CD.
Et de poursuivre :
« Nos équipes continuent de constater les effets dévastateurs des conditions de vie précaires auxquelles sont confrontées les familles déplacées. Plusieurs mois après le dernier afflux massif de personnes en février 2024, l’accès à l’eau potable, aux latrines et aux douches reste un défi quotidien majeur pour les personnes déplacées, en particulier dans les camps improvisés. Lorsque nous sommes arrivés ici, notre plus grande préoccupation était l’accès à l’eau pour boire, pour nettoyer, pour cuisiner, pour nous laver. MSF nous fournit de l’eau potable, mais ce n’est pas suffisant. Je puise trois jerrycans d’eau par jour, mais à la tombée de la nuit, nous avons utilisé chaque goutte. Depuis deux ans, MSF joue un rôle clé en tant que fournisseur d’eau dans les camps autour de Goma, investissant considérablement dans les infrastructures sanitaires, y compris un système d’approvisionnement en eau alimenté par l’énergie solaire, une station de pompage de l’eau et une usine de traitement des boues fécales. Pour répondre au dernier afflux de personnes déplacées et éviter d’exercer une pression sur les ressources existantes, MSF a investi dans des activités d’eau et d’assainissement dans sept des camps informels les plus récents, situés à la périphérie ouest de la ville, abritant environ 134 000 personnes » a déclaré la cheffe de mission du MSF au Nord-Kivu.
La même source note que le mois dernier, les personnes déplacées dans les camps autour de Goma n’ont reçu en moyenne que 7,8 litres d’eau à chacun et par jour. Certains camps reçoivent que 2 à 4 litres par personne, cela est bien inférieur aux exigences internationales en matière d’urgence qui préconisent 20 litres.
HERVE KABWATILA