Six présumés collaborateurs du groupe armé AFC-M23, actif dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) avec le soutien de l’armée rwandaise, ont été arrêtés et présentés ce samedi 06 septembre 2025, lors d’un point de presse à Kinshasa. Cette présentation a été faite par le général-major Sylvain Ekenge, porte-parole des Forces armées de la RDC (FARDC).
Parmi ces individus, figurent deux ressortissants rwandais et quatre Congolais, accusés de complicité avec le groupe rebelle qui continue d’exercer une influence dans plusieurs zones du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Le général Ekenge a souligné que ces arrestations s’inscrivent dans le cadre des efforts de l’armée congolaise pour démanteler les réseaux de soutien au M23, groupe armé responsable de nombreuses attaques et violations dans la région.
Le M23, soutenu militairement par Kigali selon Kinshasa, est régulièrement pointé du doigt pour des exactions contre les populations civiles et des tentatives de déstabilisation. La présentation de ces présumés collaborateurs vise à renforcer la lutte contre l’impunité et à envoyer un message clair quant à la détermination des FARDC à restaurer la paix et la sécurité dans l’est du pays.
Les autorités congolaises appellent par ailleurs la communauté internationale à soutenir ces efforts et à condamner fermement toute ingérence étrangère qui compromet la souveraineté nationale et la stabilité régionale.
Contexte et enjeux régionaux
Le groupe armé M23, actif depuis plusieurs années dans l’est de la RDC, bénéficie d’un soutien militaire et logistique important de la part de l’armée rwandaise, ce qui a permis sa prise de contrôle de plusieurs villes clés, notamment Goma et Bukavu, en début d’année 2025.
Ce soutien a également facilité des opérations controversées, notamment le transfert forcé de plus de 1 500 civils congolais vers le Rwanda, ce qui constitue une violation grave des Conventions de Genève et est qualifié de crime de guerre par des organisations internationales. Le M23 est accusé d’avoir démantelé des camps de déplacés, d’avoir forcé des populations à quitter leurs foyers sous la menace, et d’avoir utilisé des centres de transit pour déporter des civils vers le Rwanda, souvent contre leur volonté.
Il y a lieu de noter que, le Human Rights Watch et d’autres organisations de défense des droits humains dénoncent fermement ces pratiques, appelant à une pression internationale accrue sur le Rwanda pour mettre fin à ces déportations forcées et garantir la sécurité des populations civiles.
La présentation des six présumés collaborateurs du M23 à Kinshasa illustre la détermination des FARDC à combattre les réseaux de soutien à ce groupe armé.Cependant, la situation humanitaire et sécuritaire dans l’est de la RDC reste fragile, les interventions étrangères et les violations des droits humains continuent de monter et une mobilisation internationale concertée est indispensable pour protéger les civils, respecter le droit international humanitaire et favoriser un retour à la paix dans la région.
HERVÉ KABWATILA