Lors d’une séance plénière présidée ce dimanche 21 décembre 2025 par le président ougandais Yoweri Kaguta Museveni, le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a critiqué l’absence de retrait effectif du groupe rebelle M23 sur le terrain, malgré des annonces officielles. Intervenant via Zoom au sommet de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), Tshisekedi a souligné que cette situation compromet les efforts de paix dans l’Est de la RDC.
Dans son allocution, le chef d’État congolais a déclaré : « Le retrait du M23 n’a pas été effectif sur le terrain. Ils ont annoncé leur retrait, mais nous ne pouvons pas considérer qu’il s’agit d’un retrait puisqu’il n’a pas été mis en œuvre. » Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions persistantes dans la région, où le M23, soutenu selon Kinshasa par le Rwanda, contrôle plusieurs zones stratégiques malgré des accords de cessez-le-feu signés sous l’égide de l’administration Trump.
Le sommet, organisé à Kampala, rassemble des dirigeants de la région des Grands Lacs, dont ceux du Burundi, du Rwanda et de la Tanzanie, pour discuter des mécanismes de paix et de sécurité. Le président Museveni, en tant que président en exercice de la CIRGL, a appelé à une mise en œuvre rapide des accords, soulignant l’importance de la stabilité pour le développement économique de la région.
Des sources diplomatiques présentes à la réunion indiquent que Tshisekedi a insisté sur la nécessité d’une vérification indépendante du retrait des troupes rebelles, y compris par des observateurs de l’Union africaine et des Nations unies. » Sans une démilitarisation réelle, il n’y aura pas de paix durable », a-t-il ajouté, réitérant les accusations contre Kigali d’ingérence dans les affaires congolaises.
Cette prise de position renforce les tensions entre Kinshasa et Kigali, qui nie toute implication directe dans les activités du M23. Le gouvernement rwandais a, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, qualifié ces accusations de » spéculations infondées « et appelé à des négociations bilatérales.
Les experts en sécurité régionale notent que le conflit en RDC Est, qui dure depuis des décennies, a déjà causé des milliers de morts et déplacé des millions de personnes. Le sommet de Kampala pourrait marquer un tournant si les parties prenantes s’engagent à respecter les engagements pris.
HERVÉ KABWATILA































































