La ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo (RDC), Thérèse Kayikwamba, a vivement critiqué vendredi 12 décembre 2025 le Conseil de sécurité des Nations unies pour son manque d’action concrète dans l’application de la résolution 2773, adoptée en septembre dernier. Selon elle, cette inertie a permis au Rwanda d’étendre ses opérations militaires dans la région.
Dans une déclaration prononcée lors d’une session du Conseil à New York, Mme Kayikwamba a souligné que « pendant neuf mois, ce Conseil n’a pris aucun acte pour défendre sa propre mission. Ce vide a permis au Rwanda d’étendre ses opérations », dénonçant ainsi une défaillance institutionnelle qui met en péril la stabilité de l’Afrique centrale.
La résolution 2773, adoptée en septembre 2025, visait à renforcer la présence internationale en RDC pour contrer les menaces extérieures, notamment celles attribuées au Rwanda voisin. Cependant, Kinshasa accuse Kigali de soutenir des groupes armés opérant dans l’est de la RDC, exacerbant un conflit qui dure depuis des décennies et a déjà fait des milliers de victimes civiles.
Face à cette situation, la ministre congolaise a réclamé « un mandat robuste, cohérent et protecteur pour la Monusco » la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo. Elle a insisté sur la nécessité d’inclure une protection explicite du personnel onusien, rappelant que des casques bleus « ont été pris pour cible » dans des attaques récentes, soulignant les risques encourus par les forces internationales sur le terrain.
Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions accrues entre la RDC et le Rwanda, avec des accusations mutuelles d’ingérence. Le Conseil de sécurité, composé de 15 membres, n’a pas encore répondu publiquement à ces critiques, mais des diplomates ont indiqué que des discussions internes étaient en cours pour réviser le mandat de la Monusco.
La cheffe de la diplomatie de la République démocratique du Congo a alerté vendredi le Conseil de sécurité sur “des bombardements RDF-M23” ayant frappé plusieurs localités du Sud-Kivu, dont Gata Gota, Luvungi et Kaziba, dans l’Est du pays. “Des drones kamikazes ont frappé des zones civiles. Plus de 500 000 personnes ont été nouvellement déplacées”, a indiqué Thérèse Kayikwamba. Elle a mis en garde contre “un risque majeur de régionalisation”, expliquant que “des tirs ont déjà touché le Burundi” et rappelant qu’Uvira “n’est qu’à 30 km de Bujumbura”.
La ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo (RDC) a appelé à “un moment de vérité” pour la communauté internationale face aux violations commises par les forces rwandaises et le M23. “Soit l’ordre international accepte qu’il est ouvertement mis à l’épreuve, soit ce Conseil assume ses responsabilités”, a-t-elle déclaré. Elle a demandé l’application intégrale de la résolution 2773, l’imposition de sanctions ciblées, “un embargo total sur les minéraux exportés comme rwandais” et la révocation du Rwanda comme contributeur de troupes à l’ONU. “Sans conséquences, les accords n’ont aucun effet. Lorsque les violations ne sont pas punies, l’impunité devient la politique”, a-t-elle insisté.
HERVÉ KABWATILA






























































