La ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba a déploré l’avancée continue de la rébellion de l’AFC-M23 dans l’est du pays malgré l’accord-cadre de paix signé le 15 novembre à Doha.
Dans une interview diffusée ce mardi, elle a dénoncé le silence de la communauté internationale et affirmé que les réalités sur le terrain contredisent les engagements pris sur le papier.
La cheffe de la diplomatie congolaise a souligné un écart entre la façade coopérative du M23 sur la scène internationale et les violences persistantes qu’il inflige aux populations locales.
« Ce qui se passe, en effet, est extrêmement frustrant, surtout pour les autorités congolaises qui sont en train de participer au pourparler de manière franche, avec un souci de rétablir le plus vite possible l’autorité de l’État dans les zones occupées. Et évidemment, nous sommes consternés par le fait que le M23 affiche une posture qui semble être coopérative au niveau des instances internationales et au niveau des processus, mais que la réalité sur terrain est caractérisée par des violences qui continuent, par un essai continu ou des efforts continus aussi de s’accaparer de plus de terres », a-t-elle déclaré.
Face à ce paradoxe, la ministre exige la redevabilité. Elle estime que tous les acteurs engagés dans ce processus, y compris les membres de la communauté internationale, doivent être tenus responsables de leurs actes.
« Et ça, c’est un message que nous envoyons de manière aussi très claire à tous les membres de la communauté internationale qui nous ont poussés à avoir ces pourparlers avec le M23. Nous sommes prêts à nous engager dans des pourparlers sérieux, mais en même temps, il faut qu’il y ait une redevabilité pour tous les acteurs qui participent. Si nous voulons avoir une paix durable dans la région des Grands Lacs, cela ne pourra pas se passer sans redevabilité… tous les acteurs doivent être tenus responsables pour leurs engagements et pour leur manquement vis-à-vis de ces engagements », ajoute Kayikwamba Wagner.
Dans le même chapitre, la ministre Kayikwamba a étalé le rôle joué par le Rwanda dans l’approvisionnement en ressources du M23. Elle a appelé à des sanctions ciblées contre les responsables et les entités impliquées.
« La communauté internationale a un rôle à jouer pour créer un environnement propice à des pourparlers qui sont pris au sérieux. Nous savons de qui le M23 dépend. Nous savons très bien qu’avec un peu plus de pression, qu’avec un peu plus de sanctions et de redevabilité, la donne peut changer rapidement. Et ça, c’est notre message à tous nos partenaires qui, d’une part, nous encouragent d’opter pour la voie politique, mais de l’autre part, sont très timides quand il s’agit des réalités sur le terrain », a-t-elle affirmé.
Parallèlement, elle a noté l’inertie observée au sein de l’Union européenne qui, dit-elle, peine à trouver un consensus face à la crise en RDC.
« C’est notre message à tous nos partenaires qui, d’une part, nous encouragent d’opter pour la voie politique, mais de l’autre part, sont très timides quand il s’agit des réalités sur le terrain », a-t-elle renchéri.
Alors que le gouvernement et la rébellion ont signé un nouvel accord censé poser les bases pour la paix, les combats font rage sur les lignes de front.
Depuis le paraphe de l’accord, les rebelles se sont emparés de plusieurs localités notamment Kimbili, Mai Mingi de Nyalulemba dans le territoire de Shabunda ( Sud-Kivu).
Mont Carmel NDEO































































