La présidente Péruvienne Dina Boluarte a été été destituée dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 octobre par un vote majoritaire du Parlement, à la suite de plusieurs motions en posées au cours de la journée par les principales forces politiques de l’assemblée.
« La destitution de la présidente a été approuvée », a annoncé le président du Parlement, José Jerí, à l’issue d’une courte session à laquelle Dina Boluarte ne s’est pas présentée, bien qu’elle ait été convoquée. Dina Boluarte pouvait assurer elle-même sa défense ou être représentée par un avocat, a indiqué le président du Parlement monocaméral José Jerí.
Pour la déchoir de ses fonctions, au moins 87 des 122 députés ayant pris part au vote devaient se prononcer en faveur de sa destitution. Les principales forces politiques du Parlement monocaméral ont déposé au cours de la journée cinq motions de destitution. L’examen de quatre d’entre elles a été approuvé à la majorité par le Parlement.
Les motions invoquent une « incapacité morale permanente » de la présidente à exercer ses fonctions, selon les documents lus à l’ouverture de la session parlementaire. Dina Boluarte a déjà fait l’objet de plusieurs tentatives de destitution, sans qu’aucune n’aboutisse. Cette fois-ci la procédure est allé jusqu’à son terme, les partis de droite et d’extrême droite qui la soutenaient jusqu’à présent l’ayant lâchée.
A noter que, le Pérou traverse la pire période d’instabilité politique de son histoire moderne, avec six présidents en près de neuf ans. Arrivée au pouvoir après la destitution du président Pedro Castillo, dans un contexte de manifestations violemment réprimées qui ont fait au moins 50 morts, Dina Boluarte connait une impopularité record.
Son mandat est par ailleurs entaché par plusieurs affaires, dont le scandale du « Rolexgate », portant sur des montres et bijoux de luxe qu’elle n’aurait pas déclarés, et une rhinoplastie pratiquée en juillet 2023 gardée secrète alors que la loi l’obligeait à en informer le Parlement.
Ces dernières semaines, les manifestations contre le gouvernement se sont multipliées à Lima face à la vague d’extorsions et de meurtres attribués au crime organisé.
RFI via Foxtime.cd