La terreur a de nouveau frappé le territoire de Djugu, dans la province de l’Ituri. Huit civils ont été froidement assassinés, mercredi 8 octobre 2025, par des miliciens de la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO).
Selon plusieurs sources concordantes, les victimes, de simples cultivateurs, ont été attaquées alors qu’elles se rendaient dans leurs champs situés entre Chilu, Susudale et Gobba. D’après les témoignages recueillis sur place, les assaillants ont d’abord pris les villageois en otage avant de les contraindre à se diriger vers Dalanda, où ils ont été exécutés dans des conditions atroces.
« Ces personnes ont été tuées à l’aide de machettes. Elles n’avaient pour seules armes que leurs outils de travail », dénonce Bienvenue Augustin, membre de la société civile locale.
« Dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, on voit ces miliciens mutiler les corps des victimes, leur couper les oreilles et les parties intimes. C’est une barbarie inacceptable », s’indigne-t-il.
Face à cette nouvelle tragédie, la société civile exige l’ouverture d’enquêtes indépendantes et la traduction en justice des auteurs de ce massacre.
« Nous demandons que la lumière soit faite sur ces crimes afin que justice soit rendue à ces innocents », plaide Bienvenue Augustin.
La milice CODECO, de son côté, tente de justifier cette tuerie, affirmant que les victimes auraient collaboré avec les rebelles de la Coalition du peuple pour la République (CRP) de Thomas Lubanga, alliés de l’AFC-M23. Une version aussitôt rejetée par plusieurs sources locales, qui dénoncent une stratégie de terreur visant à intimider les populations civiles déjà fragilisées par des années de violence.
Alors que les appels à la justice se multiplient, la population de Djugu vit désormais dans la peur, craignant de nouvelles représailles. L’Ituri, autrefois grenier agricole du pays, continue de s’enfoncer dans une spirale de violences où les civils paient le plus lourd tribut.
Henry MLND