Dans une lettre adressée au Président Félix Tshisekedi, le député national Gratien Iracan tire la sonnette d’alarme sur la situation sécuritaire qui sévit en Ituri, notamment dans les agglomérations d’Iga-barrière, Lopa et Nizi, en territoire de Djugu.
Cet élu dénonce des crimes visant la communauté hema, où massacres, viols et pillages se multiplient.
Il affirme que la population locale est en proie à des attaques menées par des éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), en coalition avec des miliciens de CODECO. Ces opérations, prétendument menées pour traquer des rebelles, laissent des civils dans une détresse insupportable.
« Des bombes sont larguées parmi les civils et même les camps des déplacés tandis qu’un déplacement massif est observé. Des témoins accusent des éléments des FARDC avec des miliciens de CODECO dans une attaque contre la population civile prétextant rechercher les rebelles. La situation est extrêmement préoccupante », a alerté ce député de l’opposition qui affirme que « des messages de mobilisation générale circulent pour une généralisation d’attaque contre les habitants de cette contrée accusés sans preuve d’appartenir à la CRP de Thomas Lubanga ».
Le député Iracan critique également l’inaction de la Mission onusienne (Monusco), qui semble se contenter d’une posture d’observation face à cette tragédie.
Dans sa correspondance, le député appelle à des mesures immédiates notamment le limogeage du gouverneur militaire de l’Ituri, le général Luboya Nkashama, en raison de son incapacité à protéger les civils. Son inaction, selon lui, constitue un manquement grave à ses responsabilités.
De plus, il insiste sur la nécessité d’une enquête indépendante sur les complicités militaires présumées et sur l’établissement d’un dispositif militaire sérieux pour garantir la sécurité des populations.
« Monsieur le Président, l’Ituri ne peut rester un cimetière à ciel ouvert sous le regard passif de l’État. Laisser perdurer cette situation, c’est accepter la dislocation de notre unité nationale et la banalisation du crime de masse. L’heure est à l’action, à la justice et au respect du serment de protection de chaque Congolais », a-t-il martelé tout en appelant
à une mobilisation générale pour restaurer la confiance entre les civils et les autorités militaires.
L’inaction, prévient-il, pourrait conduire à une désintégration de l’unité nationale et à une banalisation de la violence.
Mont Carmel NDEO