La région de l’Ituri, déjà plongée dans l’effroi après le massacre de 43 civils à Komanda la semaine dernière, est de nouveau touchée par une attaque meurtrière. Dans la nuit de samedi à dimanche 03 août 2025 trois civils, dont une vieille femme, ont été tués par des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) dans la localité d’Idohu, située sur l’axe Luna-Komanda en territoire d’Irumu.
Selon les informations recueillies auprès de la société civile locale, le bilan est encore provisoire et pourrait s’alourdir dans les prochaines heures alors que les habitants redoutent de nouvelles violences dans cette zone déjà très instable.
Cette attaque vient renforcer le climat d’insécurité qui prévaut en Ituri, où l’État de siège est en vigueur depuis plus de deux ans dans une tentative de contenir l’activisme des groupes armés, et notamment de l’ADF, un mouvement rebelle lié à l’État islamique depuis 2019. Ces derniers mois, les violences perpétrées par l’ADF ont visé de nombreuses populations civiles, provoquant de nombreuses pertes humaines et des déplacements massifs.
Le massacre de Komanda, où l’attaque ciblée dans une église catholique avait coûté la vie à 43 personnes, dont plusieurs enfants, avait déjà suscité une onde de choc nationale et internationale. Nombreux sont ceux qui appellent désormais les autorités congolaises à renforcer leurs actions pour assurer la protection des civils et à déployer davantage de troupes sur le terrain afin de prévenir d’autres attaques.
Les appels à l’intervention militaire et à l’instauration de mesures de sécurité renforcées se multiplient au sein de la société civile, particulièrement dans les localités du corridor Beni-Bunia, un couloir stratégique régulièrement frappé par les attaques rebelles.
À ce stade, les services de sécurité n’ont pas encore communiqué officiellement sur cette nouvelle attaque à Idohu. Toutefois, la population locale continue de vivre dans la peur et l’incertitude, alors que la crise sécuritaire en Ituri semble loin d’être maîtrisée.
HERVÉ KABWATILA