À l’occasion de la célébration ce jeudi 07 novembre 2024 de la Journée Internationale de lutte contre la violence et le harcèlement en milieu scolaire, y compris le cyberharcèlement, l’Organisation des Nations-Unies pour l’éducation, la science et la Culture (UNESCO) appelle à mieux protéger les élèves face aux agressions physiques, verbales et psychologiques dont ils font l’objet, en particulier face à la montée des discriminations et des violences liées au genre et à l’identité sexuelle.
AUDREY AZOULAY, Directrice Générale de l’Organisation des Nations-Unies pour l’éducation, la science et la Culture (UNESCO) a fait savoir dans un rapport publié ce jeudi 07 novembre 2024 que chaque année, plusieurs élèves sont harcelés à travers le monde, avant de poursuivre que cette pratique doit prendre fin.
« Plusieurs élèves dans le monde déclarent avoir été agressés physiquement au moins une fois au cours de l’année. Chaque mois, le harcèlement touche un élève sur trois. Le cyber harcèlement est par ailleurs de plus en plus répandu, touchant désormais un enfant sur dix. Ces phénomènes ont de graves conséquences non seulement sur les apprentissages, mais aussi sur la santé mentale des élèves. Les victimes de harcèlement sont deux fois plus susceptibles de souffrir de solitude grave, d’insomnie et de pensées suicidaires. La violence à l’école affecte de manière disproportionnée certains groupes en fonction de leur sexe, de leur orientation sexuelle, de leur statut socio-économique et d’autres marqueurs identitaires. Les filles restent particulièrement vulnérables : jusqu’à 25 % des adolescentes subissent des violences basées sur le genre, et jusqu’à 40 % de ces incidents se produisent à l’école. Au niveau mondial, 42 % des jeunes lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres ont été ridiculisés, moqués ou menacés à l’école, principalement par d’autres élèves, en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre » a déclaré AUDREY AZOULAY Directrice générale de l’UNESCO.
Et d’ajouter :
« Le nouveau rapport de l’UNESCO Apprendre et s’épanouir en sécurité : Mettre fin à la violence scolaire dans et par l’éducation (en anglais), publié ce mercredi, souligne le rôle essentiel joué par les politiques publiques, les normes et la coopération multisectorielle pour endiguer ces phénomènes alors que seuls 32 Etats (16%) se sont dotés d’un cadre juridique complet pour lutter contre la violence à l’école. L’Organisation soutient de nombreux projets sur le terrain qui mettent en pratique ses recommandations, notamment en Afrique et en Asie à travers le programme Se connecter avec le respect. Il contribue à prévenir le harcèlement lié au genre en encouragent les élèves à se traiter avec respect et en permettant aux victimes de savoir à qui s’adresser pour demander de l’aide. En Afrique de l’Ouest, l’UNESCO a aussi formé plus de 20 000 éducateurs à créer un environnement scolaire exempt de violence. En octobre 2024, l’UNESCO a par ailleurs initié avec la France et la Commission européenne un nouveau projet consacré à la santé mentale des élèves de l’Hexagone. D’une durée de deux ans, il vise à renforcer les compétences des équipes éducatives dans ce domaine et à créer des réseaux de soutien aux élèves qui fédèrent les enseignants et éducateurs, le personnel de santé et les services sociaux. Mais c’est aussi au cœur des programmes scolaires qu’il faut agir, pour que les contenus éducatifs promeuvent les valeurs de paix et le respect d’autrui. C’est le sens de la Recommandation de l’UNESCO sur l’éducation pour la paix, les droits de l’homme et le développement durable, adoptée unanimement par ses 194 États membres il y a un an. L’UNESCO accompagne aujourd’hui ses Etats membres dans sa mise en œuvre pour que l’école soit un rempart efficace contre les discours de haine et les discriminations toujours à la racine du harcèlement et du rejet de l’autre» Poursuit-il.
AUDREY AZOULAY souligne par ailleurs que pour renforcer les efforts dans ce domaine, l’UNESCO a produit ces dernières années un état des lieux mondial de la situation. L’Organisation a aussi adressé à ses Etats membres des orientations, une série de notes thématiques et un guide à l’attention des enseignants pour lutter contre les violences liées au genre en milieu scolaire.
HERVE KABWATILA