À l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre le sida, célébrée ce 1er décembre, l’Organisation des Nations unies contre le sida (ONUSIDA) a lancé un nouvel appel d’urgence, sur une recrudescence préoccupante des infections au VIH en République démocratique du Congo (RDC) et à l’échelle mondiale. Selon le rapport annuel publié ce lundi 01 décembre 2025, près de 26 000 personnes ont contracté le virus en RDC au cours de l’année 2024, qui aggrave une situation déjà critique dans un pays où l’accès aux soins reste insuffisant.
Un bilan régional en RDC, l’une des nations les plus touchées d’Afrique subsaharienne, les chiffres de l’ONUSIDA révèlent une tendance à la hausse des nouvelles infections. « Ces 26 000 cas enregistrés en 2024 s’inscrivent dans un contexte où les efforts de prévention et de traitement peinent à suivre le rythme de l’épidémie », a déclaré le responsable de l’ ONUSIDA, représentant régional de l’organisation, lors d’une conférence de presse à Kinshasa. Cette augmentation est attribuée à plusieurs facteurs, dont la pauvreté, les conflits armés dans certaines régions et les lacunes dans les programmes de dépistage et de sensibilisation.
Le rapport souligne que, malgré les progrès réalisés depuis les années 2000, la RDC fait face à des défis persistants. Environ 1,2 million de personnes vivaient avec le VIH à la fin de 2023, selon les estimations de l’ONUSIDA, mais le manque d’infrastructures médicales et la stigmatisation sociale freinent les campagnes de lutte contre la maladie.
Un panorama mondial préoccupant
Au niveau global, le tableau est tout aussi sombre. L’ONUSIDA estime que 40,8 millions de personnes vivaient avec le VIH à la fin de l’année dernière, avec 1,3 million de nouvelles infections enregistrées en 2023. Ces chiffres, bien que légèrement inférieurs à ceux des années précédentes, masquent des disparités régionales : l’Afrique subsaharienne représente toujours près de 70 % des nouvelles infections mondiales.
Plus dur encore, 9,2 millions de personnes restent sans accès aux traitements antirétroviraux (TARV), essentiels pour contrôler le virus et prévenir sa transmission. « Chaque personne non traitée représente un risque accru pour la communauté », a insisté l’ONUSIDA, ajoutant que l’objectif des Nations unies d’atteindre zéro nouvelle infection d’ici 2030 semble de plus en plus hors de portée sans un investissement massif dans les pays à ressources limitées.
Appels à l’action et perspectives
Face à ces données, l’ONUSIDA appelle les gouvernements, les organisations internationales et la société civile à intensifier leurs efforts. En RDC, des initiatives comme la distribution gratuite de préservatifs et les campagnes de dépistage communautaire ont été mises en avant, mais des fonds supplémentaires sont nécessaires pour étendre ces programmes. Le rapport recommande également une intégration accrue du VIH dans les systèmes de santé primaires, en particulier dans les zones rurales et urbaines défavorisées.
La Journée mondiale de la lutte contre le sida, instaurée en 1988, rappelle l’importance de la solidarité internationale. Avec des avancées scientifiques comme les traitements préventifs (PrEP) et les thérapies combinées, l’espoir persiste, mais l’ONUSIDA met en garde contre tout relâchement. « Le sida n’est pas une fatalité ; c’est une maladie que nous pouvons éradiquer avec volonté et ressources », conclut le rapport.
Il faut noter que, le Thème national de cette année est placé sous : « Une riposte équitable pour une RDC sans VIH-SIDA d’ici à 2030 »
HERVÉ KABWATILA





























































