Malgré le mea culpa de Christian Mwando, président du groupe parlementaire Ensemble, concernant sa démarche controversée visant à obtenir le soutien de l’Union Sacrée pour la candidature de Clotilde Mutita au poste de rapporteur adjoint de l’Assemblée nationale (en remplacement de Dominique Munongo), l’ire demeure sur l’élu de Moba.
Dans une vidéo préenregistrée diffusée sur son compte X, Olivier Kamitatu, directeur de cabinet de Moïse Katumbi, a sévèrement critiqué cette initiative.
« A la faveur d’un événement récent, la démarche de notre groupe parlementaire auprès du siège politique de l’Union sacrée, en vue de présenter une candidate au poste d’un rapporteur adjoint du bureau de l’Assemblée nationale, une onde de choc à traverser notre famille politique. Soyons rigoureux, rappelons les faits. Ce poste revient de droit à l’opposition, c’est incontestable », déclare d’emblée Olivier Kamitatu.
« Notre groupe parlementaire dispose d’une autonomie tactique. Personne ne l’a nié. Mais jamais Ensemble pour la République n’a validé une démarche sollicitant l’onction politique de l’appareil au pouvoir que nous contestons depuis des années. Cette démarche a été immédiatement récupérée par le parti au pouvoir lors de sa communication publique, Ensemble, malheureusement, avec nos représentants »,
a-t-il poursuivi.
Dans son discours, l’ancien président de l’Assemblée nationale a qualifié la démarche entreprise par Mwando de « négociation politique ».
« Ce n’est pas le poste qui interroge. Ce n’est pas la candidature. Ce n’est pas la personne. Ce qui interroge, c’est le lieu, l’interlocuteur, le symbole et le message envoyé au pays. Car cette démarche consacre un glissement d’un cadre institutionnel vers un cadre partisan, d’un dialogue parlementaire vers une négociation politique, d’une logique d’opposition vers une logique de validation », a-t-il pesté.
Pour lui, l’échange entre le député Mwando et André Mbata, secrétaire permanent de l’Union Sacrée, en dehors du cadre parlementaire, est incompatible avec les idéaux de l’opposition et du parti Ensemble.
Il a rappelé la position du parti de Moïse Katumbi envers le pouvoir en place, qui résulte, selon lui, des élections « chaotiques » de décembre 2023.
« Or, soyons clairs : on ne peut pas refuser d’être le wagon de Kabila pour devenir celui de Tshisekedi. On ne dénonce pas la fraude pour ensuite solliciter ceux qui l’ont orchestrée. On ne combat pas un système pour, en fin de compte, le légitimer par nos démarches. Nous avons tenu notre ligne. Le pouvoir actuel tire sa légitimité d’un processus électoral gravement entaché par la fraude, et nous en avons payé le prix, Moïse Katumbi le premier. Ce diagnostic n’a pas changé. Ce pouvoir reste marqué par la répression systématique des libertés, les enlèvements et détentions arbitraires, les procès manipulés, et le déni des droits à l’encontre des opposants. Une petite élite capte les richesses sans redistribution, et la violence est érigée en mode de gouvernance. De plus, il y a cette volonté insistante de changer la Constitution pour conserver le pouvoir. Alors, je pose cette question avec gravité : quel signal envoyons-nous au peuple en nous présentant au siège de ceux que nous avons dénoncés ? », a-t-il souligné tout en dénonçant une contradiction tant politique qu’idéologique et existentielle.
Olivier Kamitatu a également estimé que cette démarche s’apparente à une capitulation et à une cohabitation politique avec l’Union sacrée, famille politique de Félix Tshisekedi accusé de persécuter les opposants.
« Deux voies s’offrent à nous : la première, rester fidèles à notre histoire, à nos ruptures fondatrices, à nos sacrifices, et à notre mandat moral devant le peuple, ou la seconde, entrer dans la normalisation, accepter la cohabitation silencieuse, troquer l’ambition contre l’ajustement, échanger la voix contre des postes, et abandonner la lutte pour les couloirs d’une famille politique », a-t-il insisté.
De son côté, le député Mwando Nsimba avait reconnu une démarche « irréfléchie » tout en assumant les conséquences.
Il a néanmoins expliqué que sa visite au siège de l’Union Sacrée et la rencontre avec le secrétaire de cette plateforme politique qui constitue la majorité au Parlement, s’inscrivaient dans une logique visant à garantir le respect du règlement intérieur et de l’esprit de l’arrêt de la Cour constitutionnelle.
Mont Carmel NDEO






























































