Kinshasa, la capitale congolaise, traditionnellement reconnue comme le cœur de la Rumba, s’est transformée cette semaine en un carrefour d’innovation avec l’initiative du ministère de la Jeunesse.
L’événement baptisé le « Village des Opportunités », a permis à des entrepreneurs de divers secteurs de présenter leurs produits et projets en vue d’attirer des investisseurs.
Parmi les participants, le Dr Mifanga Giresse, président directeur général de SAKILOIM PHARMA et docteur en Sciences Pharmaceutiques de l’Université de Kinshasa, a exposé une gamme de produits médicaux fabriqués localement.
Dans une interview exclusive accordée à FOXTIME.CD, Giresse a déploré la dépendance excessive de l’Afrique vis-à-vis des médicaments importés, notamment d’Inde.
« Avec un chiffre d’affaires mondial dans le secteur des médicaments atteignant 1 200 milliards de dollars, l’Afrique ne produit actuellement que 3% de ses besoins, un chiffre inacceptable. En République Démocratique du Congo, notre production pharmaceutique est quasi inexistante », a-t-il déclaré Giresse tout en soulignant à formulation actuelle du marché pharmaceutique africain.
Il a précisé que sur près de 10 000 médicaments disponibles en pharmacie, seulement trois seraient d’origine congolaise, soulignant ainsi la faible part de marché des médecins congolais face à une importation massive de médicaments.
« Si vous allez dans une pharmacie, vous trouvez qu’il y a 10 000 médicaments, mais c’est 3 médicaments des Congolais. Vous allez trouver Meyamicine, Manalaria et mes médicaments. Ça représente vraiment une goutte d’eau », a-t-il ajouté.
Il a également alerté sur les conséquences de cette dépendance. « En cas de problèmes diplomatiques avec l’Inde, que se passerait-il si nous devions faire face à une pénurie ? » s’est-il interrogé.
Pour inverser la tendance et remédier à cette situation, Giresse Mafinga a insisté sur la nécessité de développer une industrie pharmaceutique locale robuste pour assurer l’autosuffisance.
Dans ce cadre, il dit avoir fondé SAKILOIM PHARMA, une entreprise axée sur l’innovation et le développement de médicaments locaux.
« Nous nous battons pour mettre des produits sur le marché et briser ce cycle de dépendance extérieure »,a-t-il affirmé, en ajoutant que la RDC a un potentiel énorme grâce à sa biodiversité.
Il a également mis en avant ses travaux dans le domaine de la régénération des nerfs optiques et la création de nouveaux traitements comme Saki- Nazo, un produit innovant qui entend remplacer certains médicaments moins efficaces actuellement disponibles.
Il a exhorté les jeunes entrepreneurs à « briser les rideaux de la paresse intellectuelle » et à contribuer au développement d’une industrie pharmaceutique locale capable de rivaliser sur le marché international.
« Le Congo peut produire jusqu’à 30% des médicaments mondiaux grâce à la richesse de sa biodiversité, » a-t-il conclu.
Lauréat du Forum du Génie Scientifique congolais organisé par le gouvernement, ce diplômé de l’UNIKIN aligne sur son compte plusieurs médicaments fabriqués et homologués. Il s’agit entre autres de :
- SAKI-NAZO: un traitement anti-sinusite;
- SANIER-VS: un traitement contre l’anémie;
- SAKI-LEUCD collyre: un traitement qui élimine le leucome oculaire;
- SAKI-GASTRO: un anti-ulcéreux;
- SAKI-OTITE: pour le traitement de otites;
- SANIER-H: un antihémorroïdaire;
- MIL – 2S: un antidrépacytaire.
Mont Carmel NDEO































































