La pluie qui s’est abattue dans la nuit de vendredi à samedi sur la ville de Kinshasa, en République démocratique du Congo, a provoqué des glissements de terrain et la dégradation de certaines avenues dans plusieurs quartiers des communes de la capitale.
En effet, des nids de poule et des crevasses se sont agrandis tout au long du tronçon de l’avenue Libération, compris entre la prison centrale de Makala et le marché municipal, communément appelé « Marché Selembao ». Les eaux de ruissellement ont provoqué des glissements de terre sur certaines rues, entraînant ainsi de petites têtes d’érosion devant des habitations.
Dans la cité des anciens combattants, dans la commune de Ngaliema, un mur s’est écroulé sur une maison voisine et l’a détruite après cette forte pluie.
« Un mur de la clôture d’une parcelle s’est écroulé sur une maison voisine et l’a détruite. Heureusement, il n’y a eu que des dégâts matériels, pas de pertes en vies humaines », a témoigné un voisin de la victime.
Selon les habitants de ce coin de la capitale, victimes de cette forte pluie, ils se sont étonnés que, habituellement, les dernières pluies, sources d’inondations, sont enregistrées au mois de mai, pointant du doigt les changements climatiques.
« Les effets néfastes des changements climatiques sont là : nous avons des pluies diluviennes au-delà du mois de mai. C’est anormal. On n’a jamais connu ça », a déclaré Mme Angélique Kahozi, une religieuse de 65 ans, habitante de Kinshasa.
« Quelque chose a changé. Les pluies diluviennes ne se poursuivent pas au mois de juin. Les spécialistes doivent nous fournir des explications. Les autorités doivent prévenir des dégâts et anticiper », ajoute-t-il.
Par ailleurs, des maisons construites au bord de la rivière Makelele, dans la commune de Kintambo, au centre de Kinshasa, ont été inondées après la pluie qui s’est abattue en saison sèche, occasionnant d’importants dégâts, dont l’écroulement d’un mur au quartier Nganda.
« La rivière Maluku est momentanément sortie de son lit au niveau du pont Tshamala, qui a été submergé dans la nuit, empêchant les eaux de la rivière Maluku de couler sous cet ouvrage qui relie la commune de Kintambo à celle de Bandalungwa », ont témoigné les habitants de ce quartier.
De l’autre côté, les habitants du quartier Immo-Congo, dans la commune de Kalamu, au centre de Kinshasa, ont salué ce samedi l’importance du projet « Kin-Elenda », qui consiste à démolir des maisons construites le long de la rivière Kalamu, après avoir été épargnés des dégâts de la pluie diluvienne qui s’est abattue dans la nuit de vendredi à samedi.
« Nous saluons l’initiative du projet +Kin-Elenda+. C’est grâce à ce projet que nos parcelles sont épargnées des eaux de la pluie diluvienne qui s’est abattue cette nuit. Quand on détruisait nos maisons, on pensait que c’était un complot de la part des autorités urbaines, mais aujourd’hui nous réalisons que c’était pour notre propre intérêt », a déclaré François Mputu, un des habitants du quartier.
« Grâce au curage de la rivière, aujourd’hui, il a plu toute la nuit, mais nos familles et nos biens ont été épargnés. Si ce projet se poursuit, d’après la maquette qui a été dévoilée, ce sera un soulagement total pour les années à venir », a-t-il ajouté.
Notons que, selon les habitants de ce coin de Kinshasa, le poste « haute tension » de la Société nationale d’électricité (Snel) de « Funa », situé dans le quartier Immo-Congo dans la commune de Kalamu, a été épargné par les inondations causées par la pluie diluvienne qui s’est abattue ce jour. Ce poste alimente une grande partie de la ville de Kinshasa en électricité et, en cas d’inondation, il plonge la partie de la capitale dans le noir pendant plusieurs jours, ce qui n’est pas le cas cette fois-ci.
GRÂCE DIOMI