L’atmosphère était électrique, ce vendredi, au siège social de Lignes Maritimes Congolaises SA à la Gombe. Devant les agents et cadres réunis en Assemblée générale simultanément dans toutes les Directions Provinciales, l’intersyndicale de LMC a tiré la sonnette d’alarme face à une décision gouvernementale jugée « injuste et destructrice » pour l’avenir de l’entreprise nationale.
En cause : la décision de la Première Ministre, instruisant le Vice-Premier Ministre des Transports de poursuivre la digitalisation de la collecte des droits de trafic maritime via une société privée. Une mesure qui, selon les syndicalistes, dépouille LMC de son principal fonds de commerce et met en péril des centaines d’emplois congolais.
« LMC n’est pas contre les arrêtés ministériels, mais nous refusons tout système qui hypothèque l’avenir de notre armement national »,
a déclaré Jacques MADINUNGA MANZANZA, président de l’intersyndical, visiblement indigné.
Selon lui, cette digitalisation priverait LMC d’une part importante de ses revenus issus du trafic maritime, remettant en cause le plan triennal de développement de l’entreprise, fondé sur la totalité (100 %) de ces recettes.
Le DRH intérimaire, Franklin MULUNDA MAKUNGA, a quant à lui dénoncé un impact financier « énorme et irréversible» : «Sur les 100 % des recettes provenant du droit de trafic maritime, nous serons amputés de 30 %. Il ne restera que 70 %, avec toutes les conséquences que cela entraîne sur le fonctionnement de l’entreprise. Les emplois sont menacés. C’est nous tous qui sommes concernés.»
L’intersyndicale estime que cette décision revient à affaiblir l’un des derniers fleurons publics de la marine marchande congolaise, dans un secteur déjà fragile. Face à cette situation jugée « inacceptable », un préavis verbal de grève sèche a été officiellement lancé, a annoncé Aimé Phuati Mbumba, premier vice-président de l’intersyndicale.
Le message est clair : si le gouvernement ne revient pas sur cette mesure, LMC pourrait entrer en paralysie totale. Pour l’intersyndicale, il ne s’agit pas d’un simple différend administratif, mais d’un combat pour la souveraineté économique nationale.
« LMC appartient à la République. Ce n’est pas une société qu’on brade. Nous défendrons nos emplois, notre mission et notre dignité »,
conclut Jacques MADINUNGA dans un ton ferme et déterminé.
L’avertissement est lancé. Et, cette fois, les agents et cadres de LMC semblent bien décidés à ne plus naviguer à vue.
La rédaction
































































