Le territoire de Lubero, au Nord-Kivu, est de nouveau endeuillé. Depuis mardi, les terroristes islamistes ADF ont lancé une série d’attaques meurtrières contre des civils dans le secteur de Bapere, faisant au moins douze morts et plusieurs disparus, selon des sources locales concordantes.
Les assauts ont visé tour à tour les localités de Mulunguma, Bbado et le site minier de Pangoyi, des zones stratégiques du territoire. Les assaillants, répartis en trois groupes distincts, ont frappé presque simultanément, dans ce qui s’apparente à une opération coordonnée.
« Ces attaques visaient à détourner l’attention des forces de sécurité engagées dans la traque des ADF depuis le massacre de Ntoyo », a expliqué l’administrateur du territoire de Lubero.
Sur le terrain, les assaillants ont semé la terreur, exécutant des civils à l’arme blanche et à feu, avant de piller plusieurs biens de valeur. Un dispensaire a également été pris pour cible.
« Au-delà de tuer des civils, ils ont attaqué un centre de santé et emporté des médicaments. Quatre personnes ont été tuées et plusieurs autres enlevées sur place », a précisé le colonel Alain Kiwewa, saluant « l’intervention rapide et conjointe » des FARDC et de l’UPDF, qui aurait permis d’éviter un bilan plus lourd.
D’après l’officier, certains otages ont été libérés et du bétail volé a été récupéré. Toutefois, le carnage reste important à Bbado, où plusieurs victimes ont été recensées.
Le site minier de Pangoyi, vital pour des milliers d’habitants et de déplacés ayant fui les violences vers Manguredjipa, a également été attaqué. Des témoins font état de morts et d’enlèvements.
« Sans Pangoyi, Manguredjipa ne survivrait pas. Ici, on ne cultive presque rien, et beaucoup de déplacés vont à la mine pour gagner de quoi nourrir leurs familles. Ils reviennent parfois avec 10 000 ou 30 000 francs congolais par jour. Aujourd’hui, tout est à l’arrêt », témoigne un creuseur artisanal, craignant une grave crise alimentaire si la situation perdure.
Les autorités locales appellent à un renforcement urgent de la présence militaire dans cette zone instable, régulièrement ciblée par les ADF, afin de protéger les civils et de sécuriser les couloirs humanitaires.
Henry MLND





























































