L’opposant Moïse Katumbi a fermement critiqué l’état de siège, une mesure de sécurité exceptionnelle décrétée par le président Félix Tshisekedi depuis mai 2021, visant à freiner l’activisme des groupes armés et à restaurer l’autorité de l’État dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Sa réaction fait suite à une attaque meurtrière orchestrée par les terroristes des Forces démocratiques alliées (ADF), survenue dans la nuit du lundi au mardi 9 septembre dans le village de Ntoyo, situé dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu. Cette incursion, la deuxième en un mois, a causé la mort d’au moins 70 personnes et de nombreux disparus, selon un bilan provisoire confirmé par le gouvernement.
« Le massacre de Ntoyo est une véritable abomination qui brise nos cœurs : plus de 70 vies fauchées, peut-être même 102, dont des femmes et des enfants. Sous cet état de siège, censé sécuriser l’Est de la RDC, les ADF continuent de massacrer dans une impunité révoltante, révélant l’échec total de l’État à protéger le droit sacré à la vie », a déclaré le président national d’Ensemble pour la République.
Moïse Katumbi a également dénoncé l’inefficacité des autorités congolaises, qui n’ont pas réagi aux alertes lancées par la population. Pour lui, cette situation illustre l’échec flagrant de l’état de siège en vigueur depuis quatre ans.
« Cette nouvelle tragédie suscite une colère d’autant plus vive que les villageois avaient sollicité en vain la protection de l’État. Les autorités, chargées de protéger le territoire et la population, n’ayant pas pris les mesures de sécurité nécessaires, portent la responsabilité pleine et entière de ces vies innocentes sacrifiées », a souligné l’ancien gouverneur du Katanga.
Dénonçant une cruauté inhumaine, l’opposant a préconisé un dialogue inclusif comme solution à la crise sécuritaire qui ronge l’est du pays.
« Il est grand temps que le pouvoir reconnaisse son échec, sorte de sa logique suicidaire d’exclusion et choisisse la voie du dialogue inclusif, seule capable de sortir le pays du chaos tout en garantissant aux Congolais paix, sécurité et dignité », a-t-il insisté.
Lors de leur incursion, les assaillants venus de la localité voisine de Musiola ont ciblé un groupe de civils réunis pour des funérailles familiales.
Dans la nuit du 13 au 14 août, les mêmes ADF, affiliés à l’État islamique, avaient exécuté plus de 40 civils à Bopere, toujours dans le territoire de Lubero.
Mont Carmel NDEO